Invasion de Ceuta : l’ambassadrice de France au Maroc nage à contre-courant
Par Mohamed K. – «L’ambassadrice de France au Maroc fait montre d’une habileté tortueuse», a commenté l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, sollicité par Algeriepatriotique pour décortiquer l’interview d’Hélène Le Gal au média Arab News. Elle a répondu à une question sur la possibilité d’ouverture d’un consulat dans la ville occupée de Dakhla en avançant une justification pour le moins saugrenue. «Les consulats sont extrêmement liés à la question du nombre de Français et assez peu de Français vivent au Sahara. Il y en a, certes, quelques centaines qui travaillent dans le secteur du tourisme, mais cela ne justifie pas la création d’un consulat.» La raison n’est donc pas politique mais technique, nous apprend l’ex-ambassadrice de France en Israël.
«Mme Le Gal occulte totalement le fait que le statut du Sahara Occidental n’est pas encore déterminé au regard du droit international», précise Amar Belani, qui rappelle que «telle est la position de l’Union européenne». Et d’ajouter : «Cette dernière considère que le Sahara Occidental est un territoire non autonome dont le statut final sera déterminé par les résultats du processus en cours sous les auspices de l’ONU».
Comble de la fourberie, la représentante diplomatique française loue la «fiabilité» du Maroc dans le domaine de la lutte contre la migration clandestine au moment même où près de 10 000 Marocains ont déferlé dans l’enclave espagnole de Ceuta. Hélène Le Gal nage décidément à contresens des quarante-sept Etats de l’Union européenne qui ont dénoncé ce plan machiavélique du Makhzen qui a poussé ses propres sujets à envahir l’Espagne, faisant courir de gros risques à des familles entières. Mohammed VI a profité de ce que les Marocains n’arrivent plus à joindre les deux bouts pour les envoyer au casse-pipe et à s’en servir, sans vergogne, comme un moyen de chantage.
«Le Maroc est un pays fiable, qui prend la lutte contre la migration clandestine très au sérieux et qui apporte des solutions qui lui coûtent cher. Sécuriser une frontière maritime comme celle du Maroc, en plus des frontières terrestres, c’est quelque chose d’énorme à l’échelle du pays. Il faut donc que toute l’Union européenne se mobilise à ses côtés», a lâché l’ambassadrice de France sans sourciller. L’interview, qui a été ainsi vidée de son sens, semble avoir été réalisée avant le déferlement de milliers de Marocains à la nage vers la rive nord de la Méditerranée, fuyant la terrible misère qui règne dans ce que la France considère implicitement comme faisant partie de ses territoires d’outre-mer.
M. K.
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