Altération des partis politiques craignant les législatives et nécessité de voter
Contribution d’Amar Djerrad – La situation de nos partis politiques et de leurs dirigeants – aujourd’hui, dans leur vision de la chose politique, dans l’incohérence de leurs tactiques et alliances hasardeuses, surtout dans leur semblant d’unité d’action circonstancielle face à ce qu’ils nomment le «pouvoir» (dans sa compréhension «ennemi» à déchoir) – tend vers leur déliquescence, faute d’adhérents et de partisans. On le constate déjà, pour certains, par leur refus et crainte de se présenter aux élections législatives bien que la nouvelle loi électorale ait satisfait toutes leurs exigences !
Crainte d’un laminage de leurs prétendus encrage et force ? Certainement ! Il y a aussi que pour ces partis la direction et, surtout, la députation, doivent rester entre copains et/ou familiale (non pour leurs militants) par le stratagème des «quotas de sièges» et «têtes de liste» bannis cette fois par la loi et remplacées par la «proportionnelle» avec vote «préférentiel», c’est-à-dire que l’électeur choisit son ou ses candidats au sein de sa liste préférée. Ce qui permettra certainement le passage du «flambeau» à une nouvelle génération de citoyens, souvent jeunes et diplômés, exclus jusque-là. Donc, un système électoral «trop» démocratique (pour ces partis «démocrates»), car annihilant les privilèges de clans, pour s’engager dans la compétition ?
Pourtant, le vote est le seul moyen démocratique universel qui permet les changements et l’évolution. Les partis dits «démocrates» qui s’en tiennent, avec entêtement, à cette «phase de transition» aberrante, sans vote du peuple, est une attitude autocratique, despotique ! Il est maintenant clair que l’«opposition» opportuniste et manipulatrice qui refuse les législatives ne cherche qu’à prendre le pouvoir, sans donner le choix au peuple, au nom de groupuscules constitués en pseudo-hirak qu’ils assimilent à «peuple».
Le malheur est que ces dirigeants ont injecté dans la conscience de leurs militants, non pas le patriotisme, le goût de la compétition loyale et la responsabilité, mais l’idée que ceux qui ne sont pas de leur bord sont «ennemis». Rabâcher cela, des années durant, sans alternatives et projets utiles pour le pays, que la logique de la confrontation et le négativisme systématique finit par réveiller les consciences et pousser soit à rester sur son quant-à-soi, soit à déserter.
L’incompétence de ces partis et aussi de certaines associations, souvent liées à des agendas d’ONG étrangères, est exacerbée par leur forte propension à mimer déraisonnablement l’Occident, surtout la France pour nos démocrates ou le Moyen-Orient pour nos islamistes, sans qu’aucun prenne la peine de le faire avec raison, réalisme et objectivité. Comme si ces modèles sont irréprochables et donc licites à l’adoption. Pourtant, chacun sait que l’acquisition et la maîtrise de la culture et la langue d’un pays n’autorisent pas le mimétisme aveugle, l’emprise, voire l’allégeance à ce pays. Sinon, pourquoi la raison et l’intelligence sont intrinsèques à l’être humain ? On emprunte des valeurs utiles à l’épanouissement et à l’émancipation et non mimer aveuglément des pitreries ou des simagrées ! Bernard Werber dit : «Mais ce n’est pas en imitant les maîtres qu’on devient maître.» Il y a un proverbe dans mon pays qui dit : «Celui qui copie un lion n’est pas un lion, mais un singe.»
Ces partis doivent absolument changer de politique, de stratégie et d’approche ! Au lieu de faire par le pragmatisme et la sagesse, leurs manières d’agir actuelles cabochardes et provocatrices, voire défiantes, mènent toujours vers l’échec. «La véritable force commence par la sagesse.» (Jean Van Hamme) ; «le sage change d’avis et le sot s’entête ». (Proverbe espagnol.)
L’altération de certains partis «démocrates» est telle qu’ils appellent «au dialogue» avec le pouvoir dans un contexte où le processus électoral est engagé, voire irréversible. Même dans le cas où il y aurait dialogue, il le sera dans le cadre d’actions démocratiques impliquant les électeurs et non pour une «phase de transition» incongrue et antidémocratique (car sans vote du peuple) à l’opposé des principes universels.
Il est donc nécessaire que le peuple, en particulier les jeunes, tranche en votant pour concrétiser le changement afin de faire échec à l’opportunisme, à la paresse de ces partis, mais aussi aux complots multiples contre l’Algérie. Une belle occasion, le citoyen choisit désormais lui-même le ou les candidats. Il appartient à ces partis de s’adapter au risque de disparaître.
Il est bon que les chefs de ces partis méditent cette citation d’Auguste Detœuf, fondateur d’Alsthom en 1928 : «Logique et bon sens : un chef. Bon sens sans logique : un employé. Logique sans bon sens : une catastrophe.»
A. D.
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