Le jeune Marocain qui a ému le monde raconte les détails de son supplice
Par Kamel M. – Le jeune Marocain dont les images le montrant en train de pleurer et de supplier un soldat espagnol de le laisser rejoindre le rivage a raconté son aventure à un média marocain qui a pu le retrouver dans son village natal de Ksar, à l’extrême-nord du Maroc. Le migrant clandestin, qui a fait partie des quelque 10 000 de ses concitoyens qui ont envahi l’enclave de Ceuta, a expliqué qu’il était orphelin de père et de mère et qu’il (sur)vit chez la femme qui l’a recueilli à l’âge de six ans dans des conditions sociales difficiles.
L’adolescent s’était apprêté d’une bouée de fortune sous forme de bouteilles en plastique vides pour éviter de se noyer durant la traversée périlleuse du Maroc jusqu’en Espagne, sur une distance de vingt-sept kilomètres. On le croyait se tortillant de douleur, à cause de quelque crampe, mais il a affirmé qu’il suppliait plutôt le soldat qui lui faisait face de ne pas l’empêcher de fouler le sol espagnol et de ne pas le forcer à rebrousser chemin, lui qui, a-t-il confié, fuyait la grande misère dans laquelle il vit ainsi qu’une majorité de Marocains qui frôlent la famine.
«Les Espagnols nous ont bien accueillis, ils nous ont conduits au centre [de rétention], nous ont offert de la nourriture et des vêtements, puis ils nous ont refoulés vers le Maroc», a raconté le jeune homme qui ne désespère pas de pouvoir quitter le Maroc définitivement pour pouvoir «vivre une vie décente en Europe». «Ici, il n’y a rien, il n’y a pas de perspectives, il n’y a ni travail ni dignité», s’est-il plaint, en veillant à ajouter à chaque fois l’adjectif «occupée» après le mot «Ceuta», comme une leçon apprise par cœur, de façon pavlovienne, par le régime marocain à ses sujets, fussent-ils opprimés et révulsés par le Makhzen et sa dictature.
Les propos de ce jeune présagent d’autres actions similaires dans le futur, ce qui signifie que l’Espagne n’en est pas à sa dernière invasion dont elle suspecte qu’elle a été planifiée par Rabat mais qu’elle en aurait perdu le contrôle. C’est via les réseaux sociaux que les Marocains se sont donné le mot, vraisemblablement manipulés par les services secrets qui ont voulu ainsi se venger de Madrid qui accueille le président sahraoui dans un de ses hôpitaux. Il a dû échapper au Makhzen que parmi ses sujets qui allaient prendre part à la «marche bleue», des centaines d’entre eux allaient s’exprimer devant les médias sur la situation économique et sociale désastreuse qui règne chez nos voisins de l’Ouest. Même les médias français qui, d’habitude, servent de cache-misère au régime monarchique prédateur de Mohammed VI, n’ont pas pu détourner les regards vers les «réalisations gigantesques» qui font du Maroc un pays «qui avance à pas de géant» au point de concurrencer les grandes puissances économiques mondiales.
La crise qui a découlé du «débarquement» échoué programmé par les autorités marocaines sonne le glas du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui a justifié cet afflux massif par «une fatigue des forces de l’ordre après un mois de jeûne» (sic). Une telle ineptie n’étonne personne, tant la diplomatie marocaine est connue pour son comportement puéril.
K. M.
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