Ce que cache le refus de la demande d’autorisation par les meneurs du Hirak
Par Nabil D. – Pseudo-haro sur la demande d’autorisation imposée par le ministère de l’Intérieur il y a quelques semaines pour toute manifestation dans le pays, notamment à Alger. Les meneurs du Hirak crient à l’atteinte à la liberté de manifester et multiplient les menaces de recours aux instances internationales pour dénoncer la «dictature» en Algérie. «Mais, en vérité, il y a deux raisons à cette esbroufe», indiquent des sources informées à Algeriepatriotique.
«La vérité est que les Bouchachi et consorts, qui se sont autoproclamé dirigeants et porte-parole du mouvement de contestation depuis sa reprise le 16 février dernier à Kherrata, savent que s’ils se soumettent à cette obligation en vigueur dans tous les pays du monde, notamment dans les démocraties occidentales, comme en France, où une action pro-palestinienne a été interdite, ils se tireront une balle dans le pied», expliquent nos sources. «En effet, poursuivent-elles, les théoriciens du Hirak se sont piégés eux-mêmes en décrétant que celui-ci ne devait pas avoir de représentants», soulignent nos sources, selon lesquelles «le plus visible d’entre eux, l’avocat Mustapha Bouchachi en l’occurrence, n’assume jamais les slogans violents scandés par une partie des manifestants clairement téléguidés par Rachad et le MAK».
«Dans ses interventions redondantes, l’ex-militant du FFS ne déborde jamais sur les questions judiciaires, dénonçant ce qu’il qualifie d’abus de pouvoir et plaidant à son corps défendant en faveur des manifestants arrêtés, en prenant le soin de soigner son propos et d’éviter ainsi de provoquer des poursuites à son encontre pour diffamation ou incitation à l’attroupement, deux griefs qui ont conduit de nombreux éléments qui le suivent dans ses sorties hebdomadaires en prison», relèvent nos sources. Dit autrement, ceux qui sont censés être les porte-voix du mouvement de contestation ont non seulement peur de s’afficher en assumant la responsabilité de déposer les demandes d’autorisation avant chaque marche, à l’image de Rachid Nekkaz qui a chargé ses avocats de cette mission, mais ils démontrent qu’ils sont eux-mêmes dépassés par les événements.
«Cette situation nous rappelle la grève du FIS en juin 1991 lorsque le ministre de la Défense à l’époque avait demandé à Abdelaziz Belkhadem de prendre langue avec Abassi Madani pour lui dire d’évacuer les places occupées par les islamistes depuis plusieurs jours, perturbant ainsi dangereusement la vie économique et sociale du pays, le numéro un du parti extrémiste avait alors fait savoir implicitement qu’il ne maîtrisait pas ses troupes, avouant qu’il pouvait convaincre les occupants des places du 1er-Mai et des Martyrs, mais qu’il n’avait aucune autorité sur les éléments de la mosquée Kaboul, squattée par les hommes armés de la Jamaât Al-Takfir Wa’l Hijra», rappellent nos sources. «Trente ans plus tard, on se retrouve dans la même situation, Bouchachi et ses acolytes n’ayant aucune emprise sur les hordes de jeunes qui insultent la police et crient en chœur des slogans d’une gravité extrême contre l’armée et les services de sécurité, des slogans dictés à partir de Londres et Genève par les terroristes Larbi Zitout et Mourad Dhina», font remarquer nos sources.
L’arrêt du Hirak à Alger arrangerait presque ses meneurs qui sont ainsi soulagés d’une lourde responsabilité dont ils n’ont jamais voulu assumer les conséquences. Il reste la Kabylie où le MAK a supplanté les partis traditionnels du FFS et du RCD. Le premier vivote au sein du PAD, le second, réputé laïc, s’est jeté dans les bras des fondamentalistes.
N. D.
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