Un site allemand : «Ni le Hirak aboutira ni les élections sont une solution !»
Par Abdelkader S. – International Politics and Society (IPS) pense que le Hirak n’aboutira pas et que les élections législatives, qui se tiennent ce samedi 12 juin, «ne changeront probablement rien» à la situation qui prévaut en Algérie. Pour le journal spécialisé allemand, qui décrit une «situation gramscienne», «la protestation contre le système ne mène nulle part». «L’ancien président [Bouteflika, ndlr] a dû partir, mais l’essor démocratique ne s’est pas matérialisé», note le site édité à Berlin, dans sa version anglophone.
«C’est la situation dans de nombreux pays où nous avons assisté ces dernières années à des manifestations massives contre l’élite dirigeante. Et l’Algérie ne fait pas exception», relève encore le journal allemand qui pense qu’il «n’y a aucune solution politique en vue» et qui confirme que les éléments du FIS font désormais partie du mouvement Rachad, désormais classé comme organisation terroriste par les autorités algériennes. Les Allemands en savent quelque chose, puisque des sources concordantes ont révélé l’existence d’une nébuleuse dans ce pays transformé en plaque tournante pour les éléments extrémistes de l’ex-parti islamiste dissous qui y sont réfugiés.
Face à ce blocage, «aucun parti politique alternatif n’a vu le jour pour assumer ses responsabilités en Algérie», fait remarquer IPS, qui rappelle que «le mouvement de protestation est explicitement sans leader», ressemblant ainsi à une situation à la Gramsci, où «l’ancien monde se meurt et le nouveau monde lutte pour naître». «Tout le monde espère qu’un nouveau temps des monstres n’adviendra pas», commente le site, qui se souvient que «les émeutes d’Octobre 1988 – désormais considérées comme le premier soulèvement arabe – avaient inauguré une décennie noire brutale».
«Le Hirak avait fait naître l’espoir que l’Algérie puisse évoluer vers une démocratie plus libre sur de nouvelles bases – à poser avec l’aide européenne. Mais la France, l’Allemagne et l’Union européenne n’ont pas pensé à l’Algérie depuis des décennies. Le pays avec le plus grand rayonnement solaire par mètre carré n’a fait pratiquement aucun effort pour sortir du piège des exportations d’hydrocarbures et développer des énergies alternatives. Pourtant, c’est ce qui pourrait faire avancer un partenariat énergétique transméditerranéen», écrit le journal allemand, qui reproche à l’Europe sa «politique hésitante» et lui suggère de mettre en place «une solidarité et une coopération tournées vers l’avenir».
«Pendant les manifestations du Hirak, le nombre de réfugiés en bateau (harraga) a sensiblement baissé. Mais une stagnation prolongée pourrait à nouveau pousser les jeunes à se diriger vers le nord – avec ou sans papiers», met en garde International Politics and Society.
A. S.
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