Israël héritier du IIIe Reich et rentier du nazisme
Contribution de Mourad Benachenhou – «Le centre de la guerre est la Palestine, mais ses dimensions sont nettement plus larges (…). Le combat est seulement un aspect du conflit qui est dans son essence politique. Et, politiquement, nous sommes les agresseurs et ils se défendent (…). Politiquement, ils l’emportent sur nous. Le pays leur appartient parce qu’ils y habitent, alors que nous voulons venir et nous installer et, de leur point de vue, nous voulons leur confisquer leur pays, alors que nous sommes encore hors de lui.» (Ben Gourion, futur Premier ministre d’Israël : «Discours au Comité politique du Mapai», 7 juin 1938, Source: https://quotepark.com/fr/auteurs/david-ben-gourion/?o=new=)
«Nous affirmons que la lutte du peuple palestinien est un mouvement indigène de libération confronté à une colonie de peuplement… Israël a étendu et renforcé sa souveraineté de colonie de peuplement à travers la guerre, les expulsions, les restrictions dans le droit à la résidence des Palestiniens, et des politiques discriminatoires d’utilisation des terres (…). Ces politiques constituent l’apartheid, établi par l’usage de la force brute qui inclut le vol des terres et la suprématie raciale des habitants juifs sionistes. Et maintenant, comme depuis plus d’un siècle, les Palestiniens continuent à résister contre leur expulsion et leur élimination (…). Les morts palestiniens sont traités comme des sous-produits de la vulnérabilité d’Israël. Les tentatives de transformer la conversation sur la violence d’Etat d’Israël en une série de points de discussion sur les fusées de Hamas reflètent la totale déshumanisation des Palestiniens et l’abject refus de prendre en compte l’agression militaire israélienne. (Appel de chercheurs israéliens et internationaux pour une action en faveur du peuple palestinien, https://ghi2020.web.nctu.edu.tw/palestine-praxis-open-call-and-letter-to-action/)
L’holocauste, qui, faut-il encore le rappeler, s’est déroulé sur le territoire européen, et avec des acteurs exclusivement européens, a été un crime dirigé, non spécifiquement contre un groupe ethnique ou religieux particulier, mais contre tout un ensemble de membres de races qualifiées de «basses» par les penseurs et les dirigeants nazis, et à leur tête Adolph Hitler.
L’holocauste interpelle toute l’humanité
Ce crime constitue une tache indélébile sur la «civilisation occidentale» dont toutes les valeurs ont été violées. Il est d’autant plus impardonnable qu’il a été décidé, programmé et perpétré par des hommes et des femmes imbus de «valeurs chrétiennes», et qui ne pouvaient même pas invoquer l’ignorance des règles de l’amour de l’autre apportées au monde par les enseignements de Jésus Christ. Le souvenir de l’holocauste doit certainement être perpétué, dans l’intérêt même de l’humanité, et pour éviter qu’il se répète, quelles que soient ses futures victimes et quel que soit le lieu où elles vont être condamnées et frappées de mort pour la simple raison qu’elles ne ressemblent pas aux autres membres de leur société.
Nul n’a intérêt à oublier l’holocauste, ou à le nier, quelle que soit sa race, sa religion ou ses opinions politiques, car la haine et la peur de l’autre sont profondément ancrées dans la mentalité humaine, et les populistes ne manquent pas qui, pour accéder au pouvoir suprême, n’hésiteront pas à exploiter ce sentiment de peur de l’autre et à l’exacerber jusqu’à ce que la solution finale apparaisse comme la seule issue pour éliminer la peur de l’autre. On l’a vu encore récemment en ex-Yougoslavie, territoire européen, et le massacre des musulmans de Srebrenica, sous l’œil attentionné de soldats de la patrie d’Ann Frank, et au Myanmar où, comble du paradoxe, la dame Aung San Suu Kyi, titulaire du prix Nobel de la Paix, et maintenant emprisonnée par ses donneurs d’ordre (châtiment divin ou simple morale de criminels se débarrassant d’une complice devenue trop ambitieuse et encombrante ?) a été chargée de mettre en œuvre le génocide des Rohingya, ethnie birmane, dont le seul crime est d’être musulmans.
Les sionistes tirent une rente politique et économique du nazisme
L’holocauste, en tant que crime contre l’humanité, n’est la propriété de personne, ni d’un pays, ni d’un groupe humain, quelles que soient les souffrances que ses membres aient connues de son fait. Tout le monde doit s’en souvenir, et tout le monde doit en tirer la leçon. Tenter de réserver la perpétuation à un seul groupe humain est un acte de «captation d’héritage» dont l’objectif n’est pas d’éviter qu’il se reproduise, mais de l’exploiter à son avantage pour justifier ses propres crimes contre l’humanité. Comme l’a rappelé le chercheur israélien Shlomo Sand dans son livre intitulé Comment j’ai cessé d’être juif (Editions Flammarion, Café Voltaire, 2013).
«A compter du dernier quart du XXe siècle, le souvenir de presque toutes les victimes qui n’avaient pas été marquées par les nazis comme sémites a disparu. Le crime industriel est devenu une tragédie exclusivement juive. La mémoire occidentale du phénomène concentrationnaire et de l’extermination nazis s’est peu ou prou vidée des autres victimes : tziganes, résistants et opposants, communistes et socialistes, témoins de Jéhovah, intellectuels polonais, commissaires et officiers soviétiques, etc. A l’exception relative des homosexuels, tous ceux qui ont été exterminés par les nazis, parallèlement à l’assassinat systématique des juifs et de leur descendance, ont aussi été effacés des réseaux hégémoniques de la mémoire.»
La place marginale que le judéocide avait occupée jusqu’alors dans le souvenir de la civilisation «judéo-chrétienne» était bien évidemment intolérable. Il importait, au plan moral, qu’il soit reconnu comme un élément central du rapport que l’Europe entretenait avec la Seconde Guerre mondiale. Cependant, il en fallait bien davantage pour la nouvelle politique sioniste et pseudo-juive : il ne lui suffisait pas que le souvenir des victimes fût gravé dans la conscience de l’Occident. Elle revendiquait la spécificité, l’exclusivité et la propriété nationale totale sur la souffrance. De là date ce qui est appelé opportunément «l’industrie de la Shoah», avec l’objectif de maximiser le passé douloureux afin d’accumuler un capital de prestige, mais aussi économique.
«Toutes les autres victimes furent donc écartées, et le génocide devint une exclusivité juive ; toute comparaison avec l’extermination d’un autre peuple fut désormais interdite.»
«Le camp des descendants des survivants de l’extermination n’a cessé de grandir à partir des années 1970 : depuis lors, tout le monde a voulu faire partie des rescapés. Nombre d’Américains d’origine juive qui n’ont pas vécu en Europe pendant la Seconde Guerre ni manifesté de solidarité effective avec les victimes au temps du massacre se sont déclarés héritiers directs des survivants de l’œuvre de mort. Des enfants de juifs d’Irak et d’Afrique du Nord en sont venus à se considérer comme partie intégrante du camp croissant des victimes du nazisme. En Israël sont apparus dans ces mêmes années la formule deuxième génération de la Shoah, puis troisième génération ; le capital symbolique de la souffrance passée se destine donc à être légué, comme tout capital.» (PP. 57-60.)
Un rapport de Human Right Watch accablant et reçu par un silence assourdissant de la «communauté internationale»
Le 27 avril de cette année, Human Right Watch a publié un long rapport de 224 pages, avec cartes et photos (voir: «https://www.hrw.org/report/2021/04/27/threshold-crossed/israeli-authorities-and-crimes-apartheid-and-persecutions») sur la politique d’apartheid menée délibérément par les autorités juives de la Palestine historique, rapport donnant des preuves concrètes de cette politique destinée essentiellement et avant tout à inscrire la judaïsation de l’ensemble du territoire palestinien, en y effaçant graduellement toute présence humaine autre que celle des juifs. Il faut souligner que ce rapport, préparé depuis des années, a été totalement ignoré par la «communauté internationale», qui se présente pourtant comme la conscience de l’humanité. Ce silence est d’autant plus incompréhensible que, de l’autre côté, cette même «communauté» ne manque pas, par leaders interposés et par une couverture médiatique intense, de couvrir le moindre abus et arbitraire même dirigé contre un seul individu, transformé en «héros de la démocratie», ou «victime d’autocrates».
Pourquoi la chape de plomb sioniste sur le peuple palestinien est-elle non seulement tolérée, mais même justifiée par cette «communauté internationale» au cœur si tendre quand il s’agit de pleurer sur le sort d’autres minorités opprimées que le peuple palestinien ? C’est là une question légitime et dont la réponse ne se trouve nullement dans le sort réservé aux victimes de l’holocauste pendant la Seconde Guerre mondiale.
Voici, en résumé, ce que ce rapport, qui qualifie la politique des autorités juives de crimes contre l’humanité devant donner lieu à poursuite par la Cour internationale de justice et par un boycott international de l’Etat juif : «Les autorités israéliennes se sont livrées à une série d’abus à l’encontre des Palestiniens. Beaucoup de ceux perpétrés dans le Territoire palestinien occupé constituent de graves violations des droits fondamentaux et des actes inhumains, autre élément requis pour constituer le crime d’apartheid : restrictions de mouvement draconiennes, qu’il s’agisse du bouclage de Gaza et d’un régime de permis ; confiscation de plus d’un tiers des terres de Cisjordanie ; conditions de vie difficiles dans certaines parties de la Cisjordanie qui ont conduit au transfert forcé de milliers de Palestiniens hors de leurs foyers ; refus du droit de résidence à des centaines de milliers de Palestiniens et à leurs proches ; et suspension des droits civils fondamentaux de millions de Palestiniens.»
«Nombre des abus commis dans le cadre de ces crimes, tels que le refus quasi catégorique des permis de construire aux Palestiniens et la démolition de milliers d’habitats sous prétexte qu’un permis n’avait pas été délivré n’ont aucune justification sécuritaire. D’autres, comme le gel effectif par Israël du registre de la population qu’il contrôle dans le territoire occupé, lequel bloque concrètement le regroupement familial pour les Palestiniens qui y vivent et empêche les habitants de Gaza de vivre en Cisjordanie, utilise la sécurité comme un prétexte pour poursuivre de nouveaux objectifs démographiques. Même lorsque des motifs sécuritaires sont invoqués, ils ne justifient pas davantage l’apartheid et la persécution que ne le feraient le recours à la force excessive ou à la torture, a souligné Human Rights Watch.» (Dans https://www.hrw.org/fr/news/2021/04/27/des-politiques-israeliennes-abusives-constituent-des-crimes-dapartheid-et-)
Le lecteur est invité à lire tout le résumé de ce rapport qui constitue un acte d’accusation irréfutable et que les autorités juives de la Palestine historique ont accueilli avec les qualificatifs habituels de «document antisémitique d’inspiration nazie», recourant à la stratégie habituelle «d’empoisonnement du puits», qui répond par des attaques personnelles contre les dénonciateurs de ses crimes au lieu de présenter les preuves concrètes les réfutant. D’ailleurs, il faut souligner que le gouvernement juif de la Palestine officielle a été destinataire de ce rapport presqu’une année avant qu’il ait été rendu public ; ce gouvernement avait tout loisir d’y répondre en détail et de réfuter, par des preuves concrètes, chacune de ses affirmations. Qui ne dit mot consent ! Et on peut donc considérer ce rapport comme décrivant une réalité à la fois juridique, légale, politique et économique. Israël est exactement l’image que ce rapport donne.
En conclusion
Une autre citation qui vient à point pour compléter cette contribution, destinée à donner, de manière résumée, la preuve qu’Israël se considère comme l’héritière du IIIe Reich et exploite la rente du nazisme qu’est la perpétuation de son statut de victime, car abritant des juifs : «Pour qu’Israël continue à avancer dans les territoires disputés et à confisquer des terres sans être désapprouvé par les Etats-Unis et la grande communauté internationale, il doit construire une image qui assimile les Palestiniens, tous les Palestiniens, à des terroristes. C’est seulement en représentant les juifs comme des victimes perpétuelles, d’abord traumatisés par le génocide sponsorisé par l’Etat d’Adolph Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale, et maintenant en Israël par la violence sans limite des militants musulmans palestiniens, qu’Israël peut susciter le soutien inconditionnel à sa politique. La vie du Palestinien apparaîtrait de moindre valeur que celle du juif, et pourrait être plus facile à détruire.» (Dans : «Nathan Léan : l’industrie de l’islamophobie, comment la droite fabrique la haine des musulmans», Pluto Press, Londres, 2017.)
Dans le décompte des victimes du génocide perpétré par les nazis, seuls ont droit à la perpétuation de leur mémoire les membres d’une seule communauté, les quelque 6 autres millions d’êtres humains qui ont perdu leur vie dans les camps de la mort nazis n’auraient donc droit ni à rappel de leur sort ni à la commémoration de leur meurtre ! C’est là du racisme pur et simple qui devrait être condamné par cette fameuse «communauté internationale» se présentant comme la «conscience de l’humanité, et se donnant comme mission permanente de veiller à la défense des droits de l’Homme universel.
Mais si la vie d’un être humain est inférieure à celle d’un autre, sur la base de critères les différenciant l’un de l’autre, où est donc le «respect dû à la vie de l’homme», fondement même de ces droits ? En privilégiant seulement les victimes du génocide nazi provenant d’un seul groupe, ne contribue-t-il pas à perpétuer le racisme et le fanatisme religieux et ethnique qui a conduit et a justifié l’holocauste pour ses perpétrateurs ? Le temps n’est-il pas venu enfin de mettre un terme à la confiscation par une seul groupe de ce crime qui interpelle toute l’humanité ?
Car, dans le cas contraire, le génocide et la répétition de l’holocauste seraient acceptables s’ils touchent d’autres groupes humains que celui qui s’est emparé du génocide nazi et en fait un bouclier et une source de rente morale, politique et économique, et pour l’innocenter de ses propres crimes et même les justifier.
M. B.
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