PIB, pauvreté, chômage : ce que prédit un rapport sur l’Algérie à l’horizon 2040
Par Mohamed K. – Institue For Security Studies (ISS) a été missionné par le gouvernement des Pays-Bas, la Fondation Hanns Seidel et l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement, pour étudier la «trajectoire de développement de l’Algérie à l’horizon 2040».
L’Institut d’études de sécurité, une organisation qui a des bureaux en Afrique du Sud, au Kenya, en Ethiopie et au Sénégal et qui est soutenue par l’Union européenne, les Fondations Open Society et les gouvernements du Canada, du Danemark, de la Finlande, de l’Irlande, de la Norvège et des Etats-Unis, pointe, de prime abord, une «mauvaise gouvernance» caractérisée par «la bureaucratie inefficace, la corruption et le népotisme». «C’est l’un des plus grands défis pour le progrès de l’Algérie», souligne l’étude, selon laquelle «l’hyper-régulation de l’environnement des affaires entrave le potentiel économique de l’Algérie» et «le système de subventions a créé une économie de dépendance rigide et lourde».
Le think tank conseille au gouvernement algérien de «créer un environnement favorable au secteur privé et à l’entrepreneuriat pour stimuler la créativité, la concurrence et la création d’emplois» et de «profiter de son potentiel technologique pour promouvoir une économie numérique». Il conclut que les subventions «qui profitent aux riches» doivent être revues, «tout en promouvant des programmes de protection sociale mieux ciblés qui aident efficacement les pauvres». Faut également, relève le document dont Algeriepatriotique détient une copie, «stimuler la production agricole nationale pour promouvoir la sécurité alimentaire et réduire la dépendance vis-à-vis des importations», «tirer parti de son potentiel pour le commerce régional et l’intégration économique», «améliorer la qualité de l’enseignement pour assurer une meilleure adéquation des compétences avec les besoins du marché et permettre une plus grande flexibilité dans la langue d’instruction» et, enfin, «assurer une meilleure gestion des ressources comme l’eau et mettre en œuvre une transition durable vers les énergies renouvelables».
«Face aux protestations généralisées et persistantes, l’Algérie doit mettre en œuvre des réformes sociales, économiques et de gouvernance de grande envergure», note l’ISS, qui constate que le taux de croissance démographique en Algérie «est nettement inférieur à la moyenne des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord et encore plus en dessous de la moyenne de l’Afrique subsaharienne». «Selon les prévisions actuelles, l’Algérie comptera près de 54 millions d’habitants d’ici 2040, soit une augmentation d’environ 24% au cours des vingt prochaines années», explique le rapport. Le revenu par habitant, qui a plus ou moins stagné depuis 1980, devrait passer de 12 610 euros en 2020 à 14 110 euros d’ici 2040, prédit l’étude qui indique cependant que «l’écart entre le revenu moyen de l’Algérie et celui de ses pairs internationaux va se creuser», au regard des taux de croissance économique actuels et projetés qui «sont insuffisants» et «se traduisent par une faible croissance des revenus en Algérie».
«D’ici 2040, l’extrême pauvreté sera considérablement réduite, avec un peu plus de 500 000 personnes de moins vivant dans la pauvreté que dans la trajectoire actuelle», conjecture l’ISS qui précise que «le taux d’extrême pauvreté dans ce scénario représentera environ 0,08% de la population en 2040, contre 1% dans la trajectoire actuelle».
M. K.
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