Attaques d’Aït Hamouda : retour sur une polémique aux contours énigmatiques
Par Abdelkader S. – La sortie de Nordine Aït Hamouda serait passée sous les radars de l’actualité si son intervention qui a provoqué un tsunami n’avait pas eu lieu sur une chaîne réputée proche des cercles de décision, aussi bien sous Bouteflika qu’actuellement. Ce ne sont pas tant les attaques du fils du colonel Amirouche qui ont soulevé un tollé général, mais le fait qu’il ait été interviewé par le propriétaire supposé d’une télévision privée très controversé.
«L’ancien député RCD n’a rien dit de nouveau, ses critiques acerbes contre les trois personnages cités, à savoir l’Emir Abdelkader, Messali Hadj et Houari Boumediene, sont devenues habituelles et plus personne ne leur accorde plus trop d’importance du fait de leur caractère redondant», notent des observateurs qui font remarquer que les réactions virulentes qui ont suivi les incriminations d’Aït Hamouda n’ont concerné que celles ayant visé le fondateur de l’Etat-nation algérien. «Les attaques contre le fondateur du MNA et l’ancien Président n’ont pas ému outre-mesure les internautes qui ont lynché leur auteur sur les réseaux sociaux», constatent ces sources, qui expliquent cette «colère sélective» par le contexte politique délicat que traverse le pays.
«La violence des proférations ayant ciblé l’Emir Abdelkader sous-tend une crise profonde et dangereuse qui, si elle n’était pas maîtrisée, pourrait déboucher sur une division aux conséquences dramatiques pour l’Algérie», mettent en garde ces observateurs. «Le mouvement autonomiste de Kabylie, qui a pris le train du mouvement de contestation populaire en marche, suit une feuille de route précise tracée par des officines qui veulent créer une sorte de Kurdistan en Afrique du Nord, alors que, dans le même temps, des milieux malveillants exacerbent un racisme abject contre une région qui a donné à la Guerre de libération nationale de vaillants chefs historiques et des martyrs qui ont gravé leur nom dans l’histoire révolutionnaire de l’Algérie», expliquent ces sources.
Si le directeur de la chaîne en question et en même temps intervieweur de Nordine Aït Hamouda a été convoqué par l’Arav, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, c’est que l’affaire a pris des proportions alarmantes. L’instance que préside Mohamed Louber prendra-t-elle les mesures sévères qui s’imposent pour sanctionner ce que d’aucuns considèrent comme un geste délibéré qui cache des desseins inavoués ? Pour le moment, la chaîne a retiré l’interview contestée et son directeur tente de se justifier par divers moyens, mais ses arguments ne passent pas. «Il y a derrière cette interview dans ces circonstances précises un jeu malsain», insistent nos sources qui appellent à opérer un «sérieux nettoyage» dans le paysage audiovisuel algérien, «avant qu’il ne provoque l’irréparable». «Alors, il sera trop tard», alertent ces observateurs.
A. S.
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