Les origines réelles des médailles qui barrent la poitrine de l’Emir Abdelkader
Par Nabil D. – «Soixante ans après l’indépendance de notre pays, plusieurs de nos compatriotes croient encore que les décorations qui barrent la poitrine de l’Emir Abdelkader proviennent de la France coloniale», s’étonne une source informée sollicitée par Algeriepatriotique. «Ce qui, malheureusement, amplifie la rumeur maléfique et mensongère accusant cet immense personnage d’être devenu l’ami fidèle de la France», regrette notre source, qui rappelle que «l’école primaire coloniale a toujours tenté de nous le faire croire».
«La vérité sur ces décorations fait suite au sauvetage et à la protection des 12 000 chrétiens de Damas en 1860 par l’homme du XIXe siècle, et certainement pour d’autres siècles à venir», se dit persuadée notre source, selon laquelle «les Etats de l’époque, éblouis par cet acte humanitaire, ont honoré son auteur en lui décernant de hautes distinctions». «L’Emir Abdelkader venait de donner une leçon d’humanisme au monde entier – chrétien en particulier – qui avait compris que ce qu’il a accompli s’inspirait des valeurs humanitaires qu’il avait puisées dans le message coranique», souligne notre source, qui rappelle l’origine exacte des distinctions «qu’on s’entête à attribuer délibérément ou par méconnaissance aux adversaires de l’Emir Abdelkader qui avaient semé la ruine et la désolation dans son pays qu’il défendait avec hargne et passion».
Les médailles arborées par l’Emir Abdelkader et qu’on voit accrochées à sa poitrine sur certains portraits, ainsi que les présents de haute valeur symbolique, sont ceux de la Russie (la Grande Croix de l’aigle blanc), de la Prusse (la Grande Croix de l’aigle noir), de la France (le Cordon de la Légion d’honneur), de la Grèce (la Grande Croix du Sauveur), du pape (l’Ordre de Pie IV), de la reine d’Angleterre (un fusil à deux canons incrusté d’or), des Etats-Unis d’Amérique (deux pistolets incrustés d’or) et l’empire ottoman (le Mejadie de première classe). «Que cela soit écrit, appris et accompli pour combattre la falsification et le mensonge», conseille notre source.
Une vive polémique a suivi les déclarations du fils du colonel Amirouche, Nordine Aït Hamouda, sur l’Emir Abdelkader et le traité de la Tafna signé le 30 mai 1837 entre ce dernier et le général Bugeaud. Une polémique si virulente que l’Autorité de régulation de l’audiovisuel et le ministère de la Communication ont dû prendre une mesure tout à fait symbolique à l’encontre du média, interdit de diffusion pour une durée d’une semaine, ce que d’aucuns qualifient de «parodie de sanction» qui vise moins à condamner la direction de la télévision en question, proche du pouvoir, qu’à tenter de calmer une opinion publique très remontée contre ce qu’elle considère être une atteinte à un symbole de l’Etat.
N. B.
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