Eviter 40 ministères !
Par Abderrahmane Mebtoul – Abdelaziz Djerad a déposé sa démission et un nouveau gouvernement devrait être mis prochainement en place, en espérant, du fait de vives tensions budgétaires, sociales et des tensions géostratégiques, privilégier l’efficacité et non la pléthore de ministres pour satisfaire des appétits partisans.
Il y a donc lieu de procéder sans complaisance à un examen très lucide de la situation pour mieux réagir dans plusieurs segments de la vie économique et sociale, tels l’éducation-formation, le savoir, pilier du développement, la santé, la modernisation de l’agriculture, la culture financière des acteurs économiques, l’efficacité de l’administration, la relance des entreprises, à travers une nouvelle politique industrielle, la lutte contre les déséquilibres régionaux et les inégalités sociales, la formation civique et politique de la jeunesse et tant d’autres domaines.
Dans la pratique des affaires, il n’existe pas de sentiments. L’attrait de l’investissement productif, y compris les services à valeur ajoutée, qu’il soit étranger ou national, repose sur la visibilité et la confiance. Afin de rapprocher l’Etat du citoyen, se pose l’urgence d’une manière claire pour nos gouvernants de comprendre le fonctionnement de la société loin des bureaux capitonnés. L’Algérie n’ayant pas besoin d’une pléthore de quarante ministères qui se télescopent et dont l’expérience récente a montré le manque de cohérence et de management stratégique. Idem pour les collectivités locales. L’efficacité des institutions, sous réserve d’une planification stratégique, devra s’articuler autour de grands ministères homogènes et de cinq à six grands pôles régionaux pour faire face à la crise économique et redonner confiance aux citoyens.
L’Algérie, pays à fortes potentialités, doit s’adapter aux nouveaux enjeux mondiaux. Le développement du XXIe siècle reposera sur la bonne gouvernance et la valorisation du savoir dominé par la transition énergétique et numérique avec la nouvelle révolution du système d’information et de vives tensions au niveau de la région, qui préfigurent un bouleversement géostratégique et économique. L’adaptation à ces nouvelles donnes implique un Etat de droit, la promotion de la condition féminine, la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle et la mise en place de l’économie de marché concurrentielle productive, loin de tout monopole, qu’il soit public ou privé.
La réussite de cette grande entreprise dans le cadre de l’espace euro-méditerranéen et africain, espace naturel de l’Algérie, interpelle toute la société, ce qui suppose une révolution culturelle des mentalités des dirigeants et des citoyens qui ont longtemps reposé sur la rente. Car, à vouloir perpétuer des comportements passés, on ne peut aboutir qu’à une vision périmée.
Le risque, sous couvert de discours trompeurs d’autosatisfaction, de la paralysie économique, avec une déflagration sociale, est justement là.
A. M.
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