Une contribution de Houria Hanem(*) – Un arc d’hostilité réconfortant
Contribution de Houria Hanem(*) – Deux «plumes» connues pour leurs analyses vénéneuses anti-Algérie viennent de pondre des articles visant Abdelaziz Rahabi. Cet arc d’hostilité m’interpelle. II prouve que les parrains de Hichem Aboud et d’Anouar Malek craignent le retour de responsables politiques réellement nationalistes, professionnellement compétents et bénéficiant d’un bon capital de confiance.
Ne nous trompons pas. Ce genre d’articles aux commentaires insidieux a pour objectif de disqualifier les femmes et les hommes politiques algériens qui sont munis des atouts nécessaires pour faire redémarrer la machine économique.
Je fais partie des hauts fonctionnaires algériens qui continuent à croire non seulement en la possibilité d’une sortie démocratique de la crise politique actuelle, mais aussi d’un redémarrage, économique.
Je fais partie de ceux qui n’acceptent pas l’idée que notre sécurité alimentaire dépende de l’étranger, quand bien même ami.
Je fais partie de ceux qui croient dur comme fer que nous avons les potentialités pour construire enfin ce pays de cocagne dont nous rêvons tous afin que nos enfants ne meurent plus en essayant de le trouver ailleurs.
Je fais partie de ceux qui refusent que notre cher pays devienne la référence de la corruption après avoir été le théâtre du terrorisme. Ça suffit avec ces estampilles négatives décennales !
Je fais partie de ceux qui ont marché en février 2019 pour mettre fin au système gangrené par le régionalisme, le népotisme, le piston, l’injustice, la hogra, ce mot intraduisible pour les non-Algériens.
Je fais partie de ceux qui se sentent chez eux aussi bien à Oran qu’à Annaba, Tizi Ouzou, Tamanrasset, Ghardaïa, Alger, Maghnia, Tipasa, Batna, Mostaganem, Sétif ou Tindouf.
J’aime cette idée que je suis chez moi partout en Algérie. J’aime cette richesse humaine, géographique, linguistique, patrimoniale. Nos couleurs, nos parfums, nos paysages, nos convictions sont multiples et variés. Mais qu’on soit Chaoui, Kabyle, Mozabite, Targui, Chenwi, Chelhi ou Arabe, nous sommes tous, également, Algériens, forgés par la même histoire millénaire.
C’est ce socle commun qui fait jaillir de nos tripes l’étendard national. Nos ennemis ne comprennent pas cette passion pour l’Algérie ; alors, ils encouragent les vannes et autres sketches sur le sujet pour nous tourner en ridicule et faire en sorte que nous cessions cette démonstration d’amour pour notre pays.
N’importe qui peut observer le déchaînement anti-Algérie dès qu’un artiste, un sportif ou un homme politique d’origine algérienne – ou pas d’ailleurs – dit du bien ou même fait preuve de neutralité positive à l’endroit de l’Algérie.
Bien sûr, comme beaucoup d’Algériens, je suis targuée de paranoïaque lorsque je pointe cette spécialité française, notamment des médias. Pourtant, c’est la triste réalité. Est-ce normal de focaliser autant sur le fait que Benzema ne chante pas La Marseillaise ? Après tout, ce sont ses talons de footballeur et non ses talents de chanteur qui sont précieux pour les Bleus, non ?
Paranoïaque, non ! Lucide, oui ! Je vois clair dans ce jeu nauséabond de comment détruire l’Algérie et les Algériens. Et la dernière trouvaille est à la fois simple et compliquée : transformer l’élan salutaire de février 2019 en une marée destructrice.
Parce que la déstabilisation par la violence n’est pas possible, car nous avons acquis l’immunité collective, alors on est passé au subjectif, à l’émotionnel, au subliminal.
Pour être claire, le «on» regroupe tous ceux qui ont un mobile, Algériens et étrangers. Et le mobile du crime est très clair : diviser l’Algérie, sinon la détruire pour la coloniser à nouveau et exploiter ses richesses. Bien sûr, le temps des colonies à l’ancienne est dépassé. Comme, d’ailleurs, les moyens de colonisation.
De nos jours, des révolutions régionales sont organisées méthodiquement pour faire basculer dans le giron occidental de nombreux pays. Colorées (Europe de l’Est et Balkans) ou ethniques (arabes), ces révolutions sont devenues le moyen d’imploser les pays et d’imposer la mainmise.
Après une corruption à large échelle, suscitée, entre autres, par des émirs richissimes qui, apparemment, distribuaient des lingots d’or et des paquets d’euros ou de dollars pour chasser l’outarde, rafler des projets imaginaires (le parc des Grands Vents dont rien que le nom aurait dû nous alerter), ou influencer notre politique étrangère, la nouvelle étape est de laisser l’Algérie se débattre dans une crise politique sans fin pour saborder toutes les bonnes volontés. Si, en plus, on y ajoute les germes de la division et le fléau de la drogue, il y a tous les ingrédients d’une déstabilisation totale et pour de longues années.
Certains noms qui circulent pour le poste de chef du gouvernement ou des portefeuilles ministériels (Benbitour, Rahabi, Djilali, etc.) contrarient ces desseins maléfiques. Ces personnalités sont connues pour leurs compétences, leur grande expérience mais, surtout, pour leurs convictions patriotiques.
Voilà pourquoi Rahabi fait l’objet de cet arc hostile concomitant. En fait, les articles d’Aboud et Malek nous réconfortent. S’ils s’attaquent à cette personnalité et probablement prochainement à tous ceux qui lui ressemblent, cela prouve que le président Tebboune a procédé à de bonnes pioches.
Je fais partie de ceux qui espèrent que ces personnalités politiques accepteront de porter cette charge très lourde, mais tellement impérative, de reconstruire la confiance comme disent les Anglo-Saxons.
H. H.
(*) Ancienne diplomate
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