Manœuvres atlantistes en Afrique du Nord : l’Algérie dans l’œil du cyclone
Contribution de Khaled Boulaziz – «Déchets nucléaires en Algérie : la France refuse de remettre les cartes topographiques qui permettent de déterminer les lieux d’enfouissement des déchets polluants, radioactifs ou chimiques non-découverts à ce jour.» (APS, 4 juillet 2021).
Les grandes manœuvres militaires sous la houlette des Etats-Unis, qui se sont déroulées en Afrique du Nord entre le 7 et le 18 juin 2021, d’une ampleur jamais égalée dans cette partie du monde, ont été remarquables pour de nombreuses raisons, notamment par la conjoncture sécuritaire régionale, leur timing mais surtout les nouveaux types de cibles contre lesquelles les forces des coalisées et leurs alliés ont simulé des combats.
Les manœuvres African Lion 2021 se sont déroulées simultanément au Maroc, en Tunisie et au Sénégal, avec la participation de 7 000 soldats de ces pays, et aussi des Etats-Unis, de la Belgique et des Pays-Bas, ainsi que d’observateurs de plusieurs pays membres de l’Otan.
La stratégie d’expansion et de renforcement de la présence militaire américaine sur le continent africain, qui a commencé avec l’invasion de la Libye, il y a dix ans, et le démantèlement du Soudan avec le soutien européen, continue sans abattement, mais cette fois contre l’Algérie qui est considérée à juste titre comme l’une des plus grandes menaces contre l’influence des Atlantistes dans la région.
Ceci est particulièrement notable, non seulement parce que l’Algérie est la première puissance militaire de la région, mais parce qu’elle reste en dehors de la grande sphère d’influence – comprendre ici usurière (1) – du monde occidental, mais aussi en raison du type d’armements que les participants à l’African Lion se sont entraînés à attaquer – à savoir les systèmes de missiles sol-air à longue portée S-400. L’Algérie est notamment le seul opérateur du S-400 sur le continent africain et déploie également l’ancien S-300PMU-2 et plusieurs systèmes anti-aériens à plus courte portée.
Le politique de défense algérienne est largement perçu comme volontariste, du fait de l’intensification des efforts du pays afin de moderniser son armée, et ceci à partir du début de l’année 2011, en grande partie en raison du sort du voisin libyen.
Bien que les relations algériennes avec les Etats-Unis et l’Europe soient loin d’être ouvertement hostiles, des tensions sont persistantes.
Dans une politique étrangère à géométrie variable, les pays atlantistes sont restés attentifs aux grandes manifestations de ces deux dernières années, dans le but inavoué et l’espoir d’amener un régime plus favorable à l’Occident au pouvoir.
La mise à genou de l’Algérie implique de facto celle du Grand Maghreb.
Ceux qui y œuvrent se trouvent aussi dans des think tanks sous influence sionisto-maçonnique. Le dernier en est l’appel qui préconise l’arrimage par l’argent usurière du Grand Maghreb à l’Europe (2).
Il est bon de rappeler que la Guerre d’Algérie qui éclata un peu plus d’un demi-siècle après l’époque des révolutions bourgeoises en Europe et trente-cinq ans après l’insurrection de la Commune de Paris, est un point de non-retour de l’histoire pour cette partie du monde.
Si les grands espoirs – justice sociale et pluralisme authentique – de la Révolution sont toujours d’actualité, son acquis majeur inscrit dans les tables pérennes demeure une Algérie, terre qui ne sera jamais subjuguée, dont le destin s’inscrit dans une révolution permanente, celle des délaissés de ce monde, contre les élites des ténèbres et leur Pax Capital sionisto-maçonnique imposée contre l’humanité au nom de valeurs, débridées, libérales et liberticides.
K. B.
(1) La dette extérieure des pays du Grand Maghreb est de 170 milliards de dollars, dont seulement 5 milliards de dollars pour l’Algérie.
(2) https://www.lepoint.fr/afrique/maghreb-l-opportunite-de-la-crise-04-07-2021-2434076_3826.php
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