Matteo Salvini prône un partenariat stratégique et une coopération tous azimuts avec l’Algérie

Boutache Salvini
L'ambassadeur d'Algérie à Rome avec ses hôtes italien et tunisien. AP

De Rome, Mourad Rouighi – Retournant l’invitation qui lui avait été faite il y a une dizaine de jours, l’ambassadeur d’Algérie en Italie, Ahmed Boutache, a reçu le leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, associant à cet événement hautement politique, ses homologues d’Afrique du Nord : Omar Tarhuni de Libye, Hicham Badr d’Egypte et Moez Sinaoui de Tunisie.

Au menu de cette rencontre, nombre de thèmes bilatéraux et multilatéraux portant sur une nouvelle coordination entre l’Italie et les pays de la rive sud de la Méditerranée, à même de mettre les bases d’une synergie effective entre les pays de la région. Une occasion qui a vu la présence de médias internationaux, The Wall Street Journal, The Guardian, Der Spiegel et d’autres.

Matteo Salvini a souligné que l’ambassadeur Boutache l’a instruit de la complexité de la question migratoire qui requiert, comme l’invoque l’Algérie, une approche globale et une projection vers l’avenir. «Le défi devant nous, a précisé le sénateur Salvini, est d’unir les deux rives de la Méditerranée en mettant l’immigration en dernier lieu et non au premier plan, en privilégiant le développement, la culture, l’art, la musique, les jeunes, l’agriculture, la pêche et le tourisme.» Et d’ajouter : «Nous devons aux générations futures de nouer de bonnes relations car, tout au long de l’histoire, les deux rives de la Méditerranée ont été une opportunité de progrès.»

«Certes, la lutte contre la migration irrégulière, gérée par les trafiquants d’êtres humains qui exploitent le désespoir et le besoin, doit continuer mais dans un climat de coordination et de respect des souverainetés respectives, d’autant que la rive sud fait face à la même déferlante de migrants que nous subissons depuis quelques années», a-t-il ajouté. «Pour toutes ces raisons, je m’engage devant vous et devant l’ambassadeur Boutache de tourner la page d’une Ligue qui traînait une certaine image, surtout en ce qui concerne la question des migrants», a assuré Matteo Salvini, en estimant qu’«il est temps, maintenant, après le Covid, de construire et d’unir les deux rives de la Méditerranée».

Pour atteindre cet objectif de coopération, Salvini a proposé à ses quatre interlocuteurs de «travailler également sur le front européen avec l’Allemagne, l’Espagne, la Turquie et d’autres pays et avec les pays d’Afrique du Nord afin qu’il y ait une Assemblée permanente et dotée de pouvoirs de décision entre les deux rives de la Méditerranée pour résoudre les problèmes ensemble et privilégier le partenariat, les investissements et la coopération». «Bientôt, l’immigration sera un des tout derniers chapitres de notre coopération», a-t-il conclu.

«Une nouvelle approche qui mérite l’attention», a déclaré, pour sa part, l’ambassadeur d’Algérie qui a remercié son hôte pour son soutien personnel et celui de son parti au partenariat stratégique entre Alger et Rome et a promis que «notre pays fera tout ce qui est de son ressort pour faire bondir très prochainement les échanges économiques à un niveau à la hauteur des ambitions des deux pays».

M. R.

Comment (10)

    Anonyme
    21 juillet 2021 - 14 h 30 min

    Matteo Salvini prône un partenariat stratégique et une coopération tous azimuts avec l’Algérie…

    Bientôt, l’immigration sera un des tout derniers chapitres de notre coopération, a-t-il conclu.

    C’est bien ce qui importe pour lui, l’immigration; le reste ce sont des paroles en l’air. C’est en effet l’immigration qui lui pose problème. « Prima gli Italiani » ( les italiens d’abord) dit-il à la manière des Lepen et compagnies, en France. Il est allé jusqu’à préconiser des wagons séparés pour les immigrés et les natifs italiens dans le métro de Milan, afin d’éviter aux Italiennes d’éventuels contacts non désirés.
    ll a donc proposé, (bien qu’il n’ait aucune responsabilité gouvernementale) à ses quatre interlocuteurs de «travailler également sur le front européen avec l’Allemagne, l’Espagne, la Turquie et d’autres pays et avec les pays d’Afrique du Nord… Mais il oublie qu’il existe déjà une coopération dans le cadre de l’UE, et aux dernières nouvelles l’Italie en est signataire!
    Que n’a-t-on pas entendu les mêmes propos depuis plus de 20 ans par toutes sortes de dirigeants italiens. Par exemple, cette déclaration de l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Michele Giacomelli en novembre 2012: « Les entreprises italiennes sont « prêtes » à s’installer en Algérie à travers des partenariats avec les opérateurs algériens afin de donner « une impulsion nouvelle à la coopération économique entre les deux pays »… Elles sont prêtes depuis 10 ans.

    L’Italie… »l’Homme malade de l’Europe » dixit Der Spiegel qui avait fait une analyse pointue de l’économie de ce pays alors que ce monsieur qualifié d’incompétent par les responsables économiques, était aux commandes de l’Italie. Ce pays a donc bénéficié de 209 milliards d’euros sur les 750 milliards d’euros du plan Next Generation EU. Des ressources qui seront débloquées par la majorité qualifiée des Etats de l’UE.
    Cependant ces aides européennes ne lui éviteront pas la pire récession de la zone euro avec un effondrement de son PIB estimé à plus de 11 % en 2020/2021.A noter que ces aides s’adressent principalement à des investissements…en Italie!

    Anonyme
    21 juillet 2021 - 6 h 35 min

    (…) «travailler également sur le front européen avec l’Allemagne, l’Espagne, la Turquie et d’autres pays et avec les pays d’Afrique du Nord afin qu’il y ait une Assemblée permanente et dotée de pouvoirs de décision entre les deux rives de la Méditerranée pour résoudre les problèmes ensemble et privilégier le partenariat, les investissements et la coopération» (…). C’est à ce genre de déclaration que l’on s’aperçoit de la perte d’influence de la France car depuis quand l’Allemagne est-il un pays méditerranéen ? De Gaulle doit se retourner dans sa tombe. Ceci dit, il était temps que nos dirigeants se rendent compte que l’Algérie est un pays méditerranéen et africain et que sortir de l’économie de la rente passe entre autre, par le développement de nos relations (pas seulement économiques) avec notre voisinage comme le démontre notre histoire. Bien que beaucoup de choses continuent à dysfonctionner, il y a des signes indéniables d’une véritable volonté politique de rendre à l’Algérie sa place de puissance régionale prospère, exportatrice de stabilité.

    Elmokrani
    20 juillet 2021 - 20 h 52 min

    L’Italie est l’un des rare pays européens tous blocs confondus ,latin saxo ou slave qui a toujours eu une politique et des relations réellement amicales avec l’Algerie et avec l’Afrique en général .Vraiment Méditerranien (il beigne literalement dans la Méditerranée ,des épaules aux bottes), les autres prétendus médis ont la queue en Méditerranée ,le reste amarrés on Atlantic ,un pied on the Channel et une tentacule ventouse to the North).
    La coopération dans tous les domaines avec les quatre pays du sud existe depuis la fin de second guerre mondiale,y compris dans le domaine des arts (1965 La bataille d’Algerie – il faut être italien pour le faire au nez de Degaulle et sa main rouge) ,sans parler de la Tunisie et surtout de l’Egypte ( Cinema, théâtre,musique, archéologie, ..) contrairement aux autre pilleurs de tombes et et bibliothèque pour garnir leurs musées.
    En économie ,spécifiquement pour l Algérie ,l Italie est un partenaire industriel très apprécié dans toussss les domaines (pharmaceutique – complexe antibiotiques de Medea, pétrole et gaz,….). Les italiens ont une multitudes de PME performants, une industrie de machines outils de qualité qui sans être hyper-ultra et nous coûter un bras, permettent de monter des usines et ateliers a des coûts raisonnables mais surtout en grandes nombres, à court terme et très diversifié – agriculture et agro-transformation,mécanique et pièces, …).
    Autre qualités italienne, ils n ont pas tendance à prendre racine une le projet terminé comme les chinois, ou à vous vendre des « usines automobile  » à gonfler des pneus.
    Tchou

    Anonyme
    20 juillet 2021 - 18 h 41 min

    En gros,ça veut dire : on veut bien faire des affaire avec les nords africains mais en échange, vous reprenez tous vos immigrés clandestins et les délinquants.. Après l Allemagne,l espagne et la France, voilà le tour de l Italie..

    Anonyme
    20 juillet 2021 - 18 h 27 min

    C’est quand même le comble de se rapprocher d’un xénophobe anti-musulmans et anti-roms qui s’est fait connaître par ses campagnes anti-immigration

      Ya monami
      20 juillet 2021 - 20 h 18 min

      @ anonyme 18h27mn On négocie avec ses ennemis et non avec ses amis.

        Anonyme
        20 juillet 2021 - 22 h 32 min

        On négocie pas avc son ennemi , on lui fait la guerre ensuite on négocie la paix si il y a pas de gagnants .Mais la on est pas en guerre et c’est pas notre ennemi et ni les autres sauf ceux qui nous cherchent querelles ou la guerre.

    Amies italiens bienvenus.
    20 juillet 2021 - 18 h 18 min

    Amies italiens soyez les bienvenus en Algérie.
    Les algériens ont beaucoup d’estime de vous.
    Nôtre histoire commune nous lient pour toujours, venaient travailler et vivre en Algérie avec plaisir.
    Ensemble soyons Unis, fort, dans tous les niveaux.
    L’honnêteté, la sincérité, la confiance, entre nous va davantage s’accentuer.

    Anonyme
    20 juillet 2021 - 14 h 49 min

    Hi Mateo. Il faut foncer pour la mettre en oeuvre sincèrement sur cette idée et l’arracher à ce Sarko invisible en méditerranée depuis les sous qui tombent à gogo!

    Anonyme
    20 juillet 2021 - 11 h 36 min

    « …en privilégiant le développement, la culture, l’art, la musique, les jeunes, l’agriculture, la pêche et le tourisme ». Pensez vous que tout cela est faisable en Algérie quand tout est déclaré a coups de fatwas haram ou halal ? Pensen vous que nous sommes bien un pays ou les citoyens peuvent s’exprimer ?

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