Notre voisin plagiaire
Par Rabah Larbi – Par-delà le fait de commander maladroitement une interview dans la dernière livraison de Jeune Afrique, un média connu pour être un outil de propagande du Makhzen, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, devrait avoir honte pour avoir systématiquement et servilement triché en reprenant à son compte une sémantique diplomatique connue et reconnue, depuis des lustres, comme étant algérienne.
Au-delà, encore une fois, des non-dits de cette fausse interview, dans laquelle le sieur Soudan s’emmêle les pinceaux et rate la sortie médiatique impromptue du chef de la diplomatie marocaine, qui a commis une erreur indélébile, en oubliant qu’en matière de communication diplomatique, et en dépit de l’alternance des acteurs, toutes les voix «autorisées» algériennes s’expriment suivant l’importance de l’actualité et à travers les mêmes valeurs systémiques. Il en a toujours été ainsi depuis Novembre 54.
Aucune voix ne s’écarte des positions structurelles de l’Algérie sur aucun des dossiers fondamentaux, d’où la clarté des positions et l’absence des cafouillages. Loin de la polémique et de la calomnie, nous présentons à Bourita les faits et rien que les faits.
Qu’il sache que «l’Algérie est un partenaire pourvoyeur de sécurité et de stabilité» est une formule chère à notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. C’est son label, sa propriété intellectuelle. Dans ce cas précis, Bourita n’a fait que se l’approprier arbitrairement en substituant le mot «Maroc» à «Algérie».
Idem pour «le Maroc est un acteur de premier plan du Forum global de lutte contre le terrorisme», une autre formule calquée au mot près sur celle de l’ancien ministre Abdelkader Messahel, parlant de l’Algérie, évidemment. Bourita a eu, dans ce cas également, recours au même plagiat éhonté.
Ces déclarations de Bourita, irrespectueuses sur le plan éthique, ne valent pas plus que toutes les précédentes, aussi serviles et délibérées les unes que les autres, et dont, un jour proche, nous publierons une liste exhaustive.
Ces déclarations présentent grandement l’image caractéristique d’une démarche de violation de la propriété intellectuelle. Une source diplomatique, qui connaît bien Nasser Bourita, nous révèle que ce dernier ne se soucie guère des considérations morales.
Dans cette interview, et malgré quelques écueils, le ministre Bourita s’est inspiré un peu de ses lectures dans la construction de ses phrases, mais l’analyse du contenu a permis de repérer rapidement les similitudes puisées des valeurs algériennes.
R. L.
Comment (12)