Graves accusations de Fethi Nourine contre les dirigeants sportifs algériens
Par Mohamed K. – Le judoka algérien Fethi Nourine, qui a refusé de combattre le représentant israélien aux Jeux olympiques de Tokyo, est sorti de son silence après les nombreux commentaires qui ont suivi son geste, salué par de nombreux Algériens, mais critiqué par d’autres. Il a proféré de graves accusations contre des dirigeants de la Fédération algérienne de judo et du Comité olympique algérien dont les délégués envoyés au Japon ne rempliraient pas leur mission convenablement et ne se soucieraient pas du sort de nos athlètes.
«J’aimerais répondre à la déclaration bizarre du président de la Fédération algérienne du judo», a affirmé Fethi Nourine à la chaîne de télévision privée El-Bilad TV. «Ce qu’il a dit est tout simplement insensé. Il déclare que je représente l’Algérie et je ne sais quoi d’autre. Oui, je représente l’Algérie, je l’ai représentée par ce retrait [refus d’affronter le judoka israélien, ndlr], et j’ai pris cette décision après que j’ai constaté que tout le monde fuyait ses responsabilités», a-t-il expliqué. «Personne ne m’a répondu, au lieu de cela, [ils] se sont mis à appeler à gauche et à droite, [ils] ont pris attache avec Mustapha Berraf [président de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique] pour lui demander ce qu’il y avait lieu de faire», a encore révélé le sportif algérien.
«Vous vous rendez compte ? [Ils] demandent l’avis de gens qui ont vendu la cause palestinienne et ont porté plainte contre leur propre pays auprès d’institutions internationales, c’est aberrant !» a déploré Fethi Nourine, qui a fait savoir que les sportifs algériens sont abandonnés à leur sort. «L’athlète algérien galère à l’aéroport, seul, sans aucun responsable pour l’accueillir et l’orienter», s’est-il indigné, en ajoutant que si, par malheur, un participant algérien aux Jeux olympiques tombait malade, il ne trouverait personne pour lui porter assistance. «C’est une vraie catastrophe !» s’est-il exclamé.
«Quand je suis arrivé à Tokyo, j’ai découvert que nos responsables sportifs faisaient la grasse matinée jusqu’à 13 heures», a dénoncé Fethi Nourine, en signalant que c’est l’athlète lui-même qui doit suivre le programme des compétitions, chercher où s’entraîner, etc. «C’est à ne rien comprendre !» s’est-il étonné, non sans amertume. «Et, en plus de ça, ils ont le culot de faire des déclarations», a-t-il renchéri, en estimant que, «au contraire, [ils] ne font que [me] provoquer, comme si j’avais commis un crime». «Mais Dieu merci, a soutenu l’athlète, j’ai gagné mon honneur et ma fierté et j’ai remporté une cause.»
«Le peuple algérien libre et digne est de mon côté, de même que le peuple palestinien, et je suis satisfait de ce que j’ai accompli», a dit Fethi Nourine, en assurant qu’il n’accordait aucune importance aux critiques des responsables qui cherchent, selon lui, à «accabler l’entraîneur et le judoka, de sorte qu’en cas de sanction elle ne toucherait que nous deux». «L’histoire jugera et les traîtres finiront à la poubelle de l’histoire», a-t-il conclu.
M. K.
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