Ce plan diabolique que le Maroc et Israël fomentent au sein de l’Union africaine
Par Mohamed K. – C’est à un véritable chantage que le couple israélo-marocain s’adonne au sein de l’Union africaine pour faire imploser celle-ci, en y appliquant la politique de la carotte et du bâton. Tout se joue autour d’une pression exercée par les deux pays au sein de l’organisation panafricaine pour pousser à l’exclusion d’un de ses membres : la République sahraouie. Les pays africains soudoyés par Israël ont donné le ton à Accra, au Ghana, où un séminaire s’est tenu sous le thème suivant «Comment la résolution de la question du Sahara [Occidental] peut-elle renforcer l’intégration régionale et continentale de l’Afrique».
Le but est clair : étudier les voies et moyens de «suspendre» ou «exclure» la RASD, en contrepartie d’aides que l’Etat hébreu s’engagerait à fournir aux Etats membres qui feraient corps avec le Maroc dans sa politique expansionniste. Ces mêmes pays devront, dans le même temps, retirer leur soutien à la cause palestinienne, dans une sorte de vente concomitante. L’argument avancé par Rabat et Tel-Aviv est que le Sahara Occidental «n’a pas les attributs d’un Etat souverain» et que, dès lors, son exclusion de l’Union africaine «ne doit pas être considérée comme un tabou ou un objectif irréalisable».
«Le régime marocain prépare un coup fourré en mettant à contribution Israël à travers le financement de projets dans les pays qui le suivront dans son action hasardeuse», expliquent des sources proches du dossier, selon lesquelles le «deal» consiste en une «coopération dans le domaine agricole, hydraulique, etc. avec les Etats africains qui se soumettraient au diktat de Rabat et Tel-Aviv qui sont en train de coordonner ce plan diabolique».
La chaîne israélienne i24 a planté le décor en multipliant les émissions sur les aides consenties par l’entité sioniste aux pays africains, notamment en Angola, au Ghana et au Sénégal où des investissements ont été mobilisés pour y développer l’agriculture en zone aride. Un expert israélien a expliqué que c’est à la demande directe du président angolais qu’il a créé un village de 300 maisons sur le modèle du moshav, ces communautés agricoles coopératives associant plusieurs fermes individuelles. Un centre de formation a été installé pour apprendre aux paysans locaux comment améliorer le rendement. Cet ingénieur, spécialiste de l’eau, a affirmé avoir mis en place une infrastructure d’eau pour développer l’agriculture et indiqué qu’il était prêt à rééditer la même expérience au Mali, au Niger et au Tchad, le tout grâce à des montages financiers avec l’aide d’Israël.
Le plan d’invasion du continent africain par Israël ne date pas d’aujourd’hui. La normalisation avec le Maroc en constitue une des étapes qui devait, à moyen terme, permettre à l’Etat hébreu de mettre un pied au cœur de l’organisation panafricaine pour y fixer le cap en achetant une majorité d’Etats membres via une «assistance financière et technologique». Il y a quatre années déjà, l’agence de presse israélienne Tazpit Press Service (TPS) révélait qu’une entreprise israélienne «à succès» aidait au développement de l’Afrique en exportant le modèle du kibboutz. «Maintenant, dans des pays africains comme l’Angola et le Nigeria, on peut voir le modèle israélien prospérer, développer la région et créer des centaines d’emplois», s’enorgueillissait ce média proche du pouvoir à Tel-Aviv.
En septembre 2017, l’ambassadeur d’Israël en France, Aliza Bin-Noun, critiquait l’Algérie pour être fortement opposée à l’expansion israélienne dans le continent africain, en affirmant que celle-ci «joue un rôle négatif» dans la tentative de l’entité sioniste de devenir membre observateur de l’Union africaine. «Bien sûr, il y a de fortes résistances. Par exemple, Israël essaie de retrouver son statut d’observateur à l’Union africaine, mais il y a des pays africains qui sont influencés par des pays arabes ou par d’autres nations qui ne sont pas favorables à Israël. L’Algérie, par exemple, joue un rôle négatif», s’était-il plaint dans les colonnes du journal français Le Monde.
Cinq années plus tard, l’Algérie a considéré l’adhésion de l’entité sioniste à l’UA en tant que membre observateur comme un «non-événement», en assurant que cela ne changerait rien au soutien indéfectible aux causes palestinienne et sahraouie.
M. K.
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