Le président de Santé Cie met 500 concentrateurs d’oxygène à la disposition de l’Algérie
Par Houari A. – Le président de Santé Cie, Larbi Hamidi, une société basée en France, a mis 500 concentrateurs d’oxygène à la disposition des hôpitaux algériens. Le matériel sera acheminé vers l’Algérie dès demain [mercredi], apprend-on de sources proches du dossier. Larbi Hamidi a pris attache avec l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed-Antar Daoud, qui l’a mis immédiatement en contact avec le Premier ministre, Aymène Benabderrahmane, et le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, pour accélérer la procédure. Cette louable initiative s’ajoute à celle d’autres binationaux qui ont récolté de grosses sommes d’argent dans le cadre du projet Urgence Algérie Covid-19 et d’investisseurs, en Algérie même, qui ont débloqué des fonds propres pour aider à surmonter la crise de l’oxygène.
Santé Cie est un groupe de prestations de santé, spécialisé dans la prise en charge des patients à domicile. A travers ses propres réseaux, il offre, sur l’ensemble du territoire français, des prestations sur différentes pathologies et intervient dans quatre principaux domaines thérapeutiques, dont l’assistance respiratoire. La firme dirigée par le mécène Larbi Hamidi gère une flotte de près de 1 200 véhicules pour les intervenants à domicile.
L’expérience de ce dirigeant d’entreprises dans le domaine médical pourra être exportée vers l’Algérie et cette crise de Covid-19 offre une opportunité inégalable pour rétablir la confiance entre notre communauté établie à l’étranger et les responsables algériens, après que le scélérat article 51 de l’ancienne Constitution l’eut exclue des centres de décision dans le pays, faisant rater à ce dernier une occasion en or de bénéficier de l’apport de notre diaspora dans l’effort de développement dans les nombreux domaines dans lesquels l’Algérie accuse un grand retard. «Nous avons mis en œuvre, depuis plusieurs années, des solutions de télé-suivi qui nous permettent de relever à distance les paramètres d’utilisation de certains dispositifs médicaux», a expliqué le chef d’entreprise de 55 ans.
«Les innovations en matière de santé connectée, de télé-monitoring et de télémédecine permettront […] de sécuriser de nouveaux parcours hors les murs de l’hôpital, en étroite coordination avec les médecins traitants, les pharmaciens, les infirmiers libéraux, et bien sûr les prestataires de santé à domicile», a-t-il ajouté, en parlant de ses activités en France. Des activités qu’il pourrait mener en Algérie, d’autant, a-t-il affirmé, que «ces évolutions technologiques, et notamment digitales, ont des conséquences très concrètes», en ce qu’«elles vont nous permettre d’entrer dans une santé beaucoup plus prédictive». «Plus de technologie, cela va vouloir dire beaucoup plus de facilité et une meilleure qualité des diagnostics», a-t-il souligné, en précisant que cela permettra d’«accéder à une véritable santé de prévention».
«Nous sommes systématiquement en train de réfléchir à ce qui pourrait améliorer les parcours de soins, avec quelle technique, quelle technologie, etc.», a encore indiqué Larbi Hamidi, qui met au centre de son plan stratégique la ressource humaine. «Mettre l’humain au centre, c’est bien évidemment la vocation de Santé Cie», a-t-il dit, en estimant qu’après l’épidémie de Covid-19, «il va falloir poser la question» du système de santé actuel centré sur l’hospitalisation. «Aujourd’hui, la prise de conscience que le domicile est devenu un lieu de soin doit s’accompagner d’actes des pouvoirs publics pour mettre en place une véritable politique ambulatoire, permettant à l’ensemble des acteurs de la chaîne de soin de collaborer. Il ne faut pas opposer les acteurs de cette chaîne, mais redéfinir le rôle de chacun. Ce qu’est en train de nous démontrer cette crise, c’est qu’une coordination des acteurs est indispensable, puisque le déficit que nous sommes en train de générer aujourd’hui sera celui qu’il faudra payer sur plusieurs générations demain», a alerté Larbi Hamidi.
Il est grand temps que l’Algérie se réconcilie avec sa diaspora et fasse appel à son expertise. Sans complexe.
H. A.
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