La véritable raison du retrait de la carte sur le compte Twitter de Joe Biden
Par Kamel M. – Les médias marocains inféodés au Makhzen s’échinent à donner une fausse explication au retrait par le président américain, Joe Biden, de la carte géographique qui accompagnait son message sur les aides fournies par les Etats-Unis pour la lutte contre la pandémie de Covid-19. «Une chose est sûre, la suppression du tweet de Joe Biden, moins de 24 heures après sa diffusion, est tombée comme une douche froide sur un pan entier des médias algériens qui, en commentant largement cette cartographie, n’ont pu cacher leur joie, croyant que l’administration Biden aurait fait marche arrière quant à la reconnaissance de la marocanité du Sahara», ironise-t-on à Rabat.
Le régime marocain et ses outils de propagande font dire à des sources «très informées» que «la publication de la carte du Maroc amputée de son Sahara, sur le compte Twitter de Joe Biden, n’est qu’une erreur technique que l’administration américaine a aussitôt corrigée». Pourtant, il n’en est rien. Des sources «mieux» informées ont indiqué à Algeriepatriotique que la cause principale du retrait de ladite cartographie n’est aucunement liée à l’insignifiant Maroc, mais à la Crimée qui y est annexée à la Russie. Or, un tel «impair» est impardonnable pour la puissante Amérique qui offre ainsi à Moscou un argument de taille qui justifie la position de la Russie par rapport à cette question complexe qui a failli déclencher un conflit mondial.
On est donc loin du banal Maroc et de ses lubies. La Crimée constituait un front avancé pour l’Otan, jusqu’à ce que la Russie décidât de l’annexer de force, sans que les Occidentaux aient pu l’en empêcher, au regard de la sérieuse menace qu’une provocation à l’égard du Kremlin aurait suscitée, d’autant que Vladimir Poutine voyait le belliqueux Georges Bush s’approcher trop près des frontières russes. En 2006 déjà, les troupes de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, conduites par l’armée américaine, débarquaient dans le port de Feodossia, en Crimée, en prévision d’un exercice militaire conjoint. La Russie, consciente de la manœuvre du président ukrainien contesté, a pesé de tout son poids pour le faire dégager. C’est ainsi qu’en mars 2014 l’indépendance de la péninsule sera proclamée.
Une semaine plus tard, les dirigeants de la nouvelle République de Crimée et le président russe signent un accord entérinant son rattachement à la Russie, suite à un référendum. Les Etats-Unis venaient de subir un revers mémorable que la carte publiée par Joe Biden a maladroitement rappelé au monde entier.
«Le Makhzen ressemble, à s’y méprendre, à la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf», ricane une source diplomatique algérienne.
K. M.
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