Des jeunes de Tizi Ouzou scandent : «Gens de Miliana, vous êtes nos frères»
Par Houari A. – Les citoyens de Tizi Ouzou, et plus particulièrement de Larbâa Nath Irathen, sont choqués par le lynchage dont a été victime le jeune originaire de Miliana dont il semble qu’il se soit déplacé dans la région pour offrir son aide dans les efforts d’extinction des incendies. L’enquête diligentée par la justice éclairera l’opinion publique sur les tenants et aboutissants de ce drame qui a secoué toute l’Algérie au regard de la violence extrême avec laquelle la victime a été tuée, sans que les quelques policiers présents sur place aient pu faire quoi que ce soit pour empêcher ce crime.
Des jeunes de la région ont enregistré des vidéos pour présenter leurs condoléances aux proches du jeune mort dans des circonstances atroces. «Ceux qui ont commis cet acte ne nous représentent pas», se sont-ils écriés de concert, en estimant qu’il «fait partie des cent vingt martyrs» qui sont morts dans les incendies ravageurs de Tizi Ouzou. «Gens de Miliana, vous êtes nos frères !» se sont-ils mis à scander haut et fort, en insistant : «Nous sommes tous des Algériens, il n’y a ni Kabyle, ni Arabe, ni Chaoui, ni autre !»
Cette réaction vient barrer la route aux manœuvres visant à semer la discorde suite à la vidéo virale choquante qui a circulé tout au long de la journée d’hier avant qu’elle soit supprimée par l’administration de Facebook et de YouTube. «Le jeune Djamel Bensmaïl était un artiste qui croquait la vie à pleines dents», a indiqué un proche. A Larbâa Nath Irathen, c’est la consternation. «Les jeunes n’ont pas dormi plusieurs jours, combattant le feu sans arrêt, isolés de tout, sans communication, sans électricité, sans nourriture», explique un citoyen de cette commune située au sud de Tizi Ouzou. «Les nerfs étaient à vif et la pression du groupe a conduit à l’irréparable», a-t-il ajouté. «Non que je justifie cet acte abominable, mais la pression était telle que la haine l’a emporté sur la raison», a encore dit ce citoyen qui se dit «très affecté par ces dramatiques événements qui se sont percutés et qui interviennent en pleine épidémie de Covid-19 qui avait déjà fait des ravages dans toute la wilaya».
Des citoyens ont proposé, via les réseaux sociaux, d’organiser une rencontre entre les sages de Larbâa Nath Irathen et de Miliana pour sceller une conciliation, en attendant que l’enquête des services de sécurité aboutisse à l’arrestation des auteurs du crime. «Il y a eu trop de morts dans les incendies et le sort réservé à un jeune, quand bien même il aurait été prouvé qu’il était coupable, a rajouté à l’affliction des Algériens éprouvés par les malheurs et les catastrophes depuis des mois», fait remarquer un autre citoyen qui pleure la mort de Djamel dans une région connue pour son sens élevé de l’hospitalité et, surtout, le taux extrêmement bas de la criminalité. «Ce comportement barbare n’est pas dans notre ADN», regrette un autre qui n’a pas pu retenir ses larmes, ému par les tonnes d’aides destinées aux citoyens dans les zones sinistrées, lesquelles continuent d’affluer de toutes les wilayas du pays.
H. A.
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