Les ingrédients réunis : qui veut allumer une guerre ethnique en Algérie ?
Par Abdelkader S. – Aux maladresses de l’Etat s’est greffée une série d’actions malveillantes qui, depuis deux ans au moins, ont alimenté les tensions jusqu’à la survenance de l’irréparable à Larbâa Nath Irathen, ce mercredi. Le lynchage d’un jeune homme originaire de la ville de Miliana, accusé d’avoir mis le feu aux forêts de la région, sans que les services de sécurité aient pu empêcher ce procès expéditif digne du moyen-âge et filmé sous tous les angles pour être diffusé à large échelle sur les réseaux sociaux, a choqué tous les Algériens. Ces images horribles sont venues casser l’élan de solidarité qui allait enterrer pour de bon les tentatives de division menées par des officines qui cherchent à morceler l’Algérie.
Les incendies qui ont ravagé la Kabylie, s’ils sont effectivement provoqués, n’absolvent pas l’Etat de sa responsabilité. Malgré le caractère ostensible de la guerre qui est déclarée à l’Algérie, qu’on cherche à punir pour son refus de normaliser avec Israël, les discours qui prouvent que les responsables politiques sont conscients de ce casus belli ne sont suivis d’aucun acte susceptible de repousser les attaques d’un nouveau type qui ciblent le pays. Pendant que l’armée s’emploie à maintenir ses capacités de riposte à toute agression qui viendrait d’un ennemi classique, les centres de décision politique font preuve d’un manque de réactivité et d’anticipation flagrant.
Les réseaux sociaux, comme en 2011, œuvrent à jeter de l’huile sur le feu qui a déjà ravagé des milliers d’hectares de végétation dans le pays semi-aride qu’est le nôtre. La solidarité agissante à l’égard des populations de Tizi Ouzou, jusque-là vouées aux gémonies par les auteurs du plan «zéro Kabyle», lancé en son temps par les traîtres Wacini Bouazza, Othmane Belmiloud et autre Abdelkader Lachkhem, et exécuté par une poignée d’instruments, à l’image de l’ex-députée raciste Naïma Salhi, qui n’a, à ce jour, jamais été inquiétée, devait être brisée car elle faisait échec au complot.
La coïncidence du tragique événement qui s’est déroulé à Larbâa Nath Irathen et la «main tendue» par le Makhzen qui a proposé son aide à l’Algérie, ainsi que l’acharnement d’un de ses agents les plus actifs, Anouar Malek, contre l’ANP dévoilent au grand jour une synchronisation à partir du Maroc et d’autres pays hostiles à l’Algérie. En effet, l’offre marocaine est intervenue le même jour de la visite à Rabat du ministre israélien des Affaires étrangères. Ce que le régime de Rabat veut présenter comme une solidarité agissante cache mal, dans les faits, une hypocrisie qui confine au sadisme, Bourita et son homologue israélien riant sous cape face aux épreuves successives qui accablent les Algériens.
Dans le même temps, les scènes montrant des jeunes de Kabylie pleurant les soldats morts lors des opérations d’extinction des incendies et partageant la douleur de leurs camarades ont dérangé ceux qui tablent sur la discréditation de l’institution militaire en tentant de l’étêter à travers les attaques fulgurantes contre la hiérarchie militaire. L’agent marocain Anouar Malek a été actionné par ses bailleurs pour épandre une version farfelue des circonstances du décès des vingt-neuf soldats à Tizi Ouzou. L’ancien agent saoudien, qui se lamente sur le sort des éléments de l’ANP à partir de son exil doré toulousain, a argué que ces derniers faisaient partie des bataillons implantés par l’armée dans cette région du pays et dont les effectifs sont des «malchanceux» qui «n’ont pas le bras long». L’intervenant, qui affirme connaître ces «pratiques», laisse entendre donc que les massifs du Djurdjura seraient un enfer pour les appelés et les engagés et que y être affecté équivaudrait à une punition.
Anouar Malek sait pourtant que c’est dans les endroits désertiques les plus reculés du pays que sont envoyés les militaires sanctionnés. Non que ces régions soient dévalorisées, mais en raison des conditions climatiques extrêmement difficiles qui y règnent. Non seulement son argument ne tient pas la route, mais le métier des armes n’étant pas un métier comme les autres, ceux qui choisissent de l’exercer en connaissent la dureté et les risques. Les soldats français envoyés au casse-pipe au Mali et en Afghanistan en savent quelque chose.
Après l’échec des tentatives de Ghardaïa – Chaanba contre Mozabites – et d’Ouargla – des jeunes chômeurs qui dénoncent la «mainmise» des «Kabyles» sur Sonatrach – et le fiasco du MAK et de ses souteneurs, l’exacerbation du racisme est la nouvelle arme dirigée contre l’Algérie. La vigilance des Algériens est plus que jamais de mise.
A. S.
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