La leçon américaine
Par Rabah Toubal – Après la débâcle, le fiasco, la déconfiture, le naufrage tragique que la première puissance militaire, économique et technologique du monde, en l’occurrence les Etats-Unis d’Amérique, et plus quarante alliés d’Occident et d’Orient viennent de subir en Afghanistan, après vingt ans d’occupation militaire de ce pays d’Asie, dirigé par un gouvernement fantoche, imposé par les occupants, qui intervient après celles déjà subies au Vietnam, en Somalie et en Irak notamment, les Etats qui comptent sur la protection étrangère pour arriver au pouvoir et s’y maintenir devraient tirer les bonnes conclusions de la leçon américaine.
La meilleure manière d’accéder au pouvoir et de s’y maintenir est la voie élective, honnête et transparente, qui assure un soutien durable du peuple et son adhésion indéfectible au programme mis en œuvre par le gouvernement démocratiquement. La voie démocratique permet aussi une alternance au pouvoir souvent porteuse d’espoirs et d’une volonté profonde de changement réel. Elle favorise également une évolution économique et sociale prospère et une croissance durable, à l’abri de perturbations émanant de maux et fléaux sociaux graves qui minent les sociétés soumises à la dictature et à l’obscurantisme.
Enfin, les instruments de contrôle parlementaire, juridique et administratif prévus par la Constitution permettent aux Etats qui les respectent d’atténuer les grands chocs ainsi que les conséquences d’une gestion hasardeuse, voire désastreuse par des dirigeants autoproclamés souvent incompétents et corrompus, jouissant d’une impunité totale pour les abus, méfaits et forfaits commis.
Malgré leur stock de bombes A et H et d’autres armes de destruction massive, dont les Etats-Unis d’Amérique et leurs alliés disposent et qu’ils ne peuvent pas utiliser contre les Taliban, ces derniers, qui avaient investi les hautes et difficiles montagnes afghanes, armés seulement d’armes conventionnelles, mais cent fois plus motivés que leurs adversaires américains, européens et afghans, par une farouche volonté de libérer leur pays occupé en 2001, sont arrivés à les chasser de de la majorité des wilayas d’Afghanistan, dans une débandade indescriptible qui portera longtemps atteinte à leur crédibilité.
L’ours russe et le panda chinois savourent leur vodka et leur thé avec délectation pour célébrer cette débâcle historique.
R. T.
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