Etat d’alerte maximal aux frontières avec le Maroc et fermeture de l’espace aérien
Par Abdelkader S. – Le communiqué du Haut Conseil de sécurité (HCS), réuni ce mercredi sur convocation exprès du président de la République, est suffisamment intelligible, même si les éléments de langage choisis dénotent une pondération et une équanimité chez les autorités militaires et civiles face aux provocations répétées du régime monarchique de Mohammed VI. Le HCS parle d’«intensification du contrôle sécuritaire sur la frontière avec le Maroc». En clair, l’armée est placée en état d’alerte maximal pour parer à toute éventualité après la menace du ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, qui, à partir de Casablanca, a évoqué ce qu’il a qualifié d’«alliance algéro-iranienne inquiétante».
Par ailleurs, nous avons appris de sources concordantes que l’Algérie a décidé de fermer l’espace aérien et de rompre toute liaison entre Alger et Casablanca. Une liaison aérienne qui n’a jamais, jusque-là, été suspendue, même après la fermeture des frontières terrestres en 1994 et au firmament de la crise entre les deux pays. Les attaques marocaines contre l’Algérie sont allées crescendo et les autorités algériennes ont toujours essayé de garder la tête froide pour éviter que les choses s’enveniment davantage. Mais l’attitude prudente et sensée de l’Algérie semble avoir été perçue comme un signe de faiblesse par les décideurs à Rabat, qui s’en sont allés chercher la protection de l’entité sioniste avec laquelle il ont passé un deal qui consiste à officialiser les relations déjà existantes entre les deux alliés historiques, en contrepartie de la reconnaisse des territoires occupés par l’une et l’autre puissances occupantes, l’une en Palestine et l’autre au Sahara Occidental.
Bien avant la normalisation, dont des sources médiatiques israéliennes nous apprennent qu’elle est le fruit d’une demande du Maroc et non l’inverse, l’Algérie avait commencé à percevoir une attitude peu amène de la part du voisin de l’Ouest qui est passé à une vitesse supérieure dans ses agressions jusqu’à atteindre le firmament à New York, où le représentant du Makhzen a déclaré la guerre de façon explicite à l’Algérie, en prenant fait et cause pour le mouvement autonomiste du MAK, alors même que ce dernier venait d’être classé comme organisation terroriste par le Haut Conseil de sécurité. La collusion entre le MAK et Rachad et les services secrets marocains a été dévoilée depuis de longues années, mais les autorités sécuritaires algériennes semblent avoir attendu de réunir suffisamment d’éléments à charge pour réagir.
Les incendies qui ont ravagé plusieurs milliers d’hectares, notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou, où les deux organisations croyaient l’Etat absent après que les manifestations eurent continué à s’y dérouler tous les vendredis, alors que le Hirak a cessé partout ailleurs, et le meurtre barbare du jeune Djamel Bensmaïl ont accéléré le processus d’éradication des deux mouvements actionnés par le Maroc et Israël comme arme contre l’Algérie. Le Haut Conseil de sécurité annonce une série d’arrestations et la traque des éléments des deux organisations, mais ne donne pas plus de détails sur le sort qui sera réservé aux commanditaires établis à l’étranger, à savoir les chefs de file de Rachad, Larbi Zitout – basé à Londres – et Mourad Dhina – installé à Genève – entre autres, et Ferhat Mehenni, réfugié en France, mais qui vient d’être convoqué par la police suite à un mandat d’arrêt lancé par la justice algérienne.
Nous en saurons plus dans les heures et les jours à venir.
A. S.
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