La détresse d’une journaliste afghane rappelle les crimes ordonnés par Dhina
Par Mohamed K. – «S’il vous plaît, priez pour moi !» C’est le cri désespéré d’une journaliste qui se cache à Kaboul pour échapper aux hordes talibanes soutenues par l’ancien chef terroriste Mourad Dhina, confortablement installé en Europe. Une pétition lancée sur Internet nous apprend, en effet, que cette jeune consœur afghane a envoyé un appel au secours «au reste du monde». «Sa vie a été effacée du jour au lendemain – il ne lui est plus possible d’écrire sous son propre nom, ni de révéler où elle se trouve, elle ignore si elle reverra sa famille ou même si elle survivra», lit-on dans le texte de la pétition. Elle vit exactement la même situation que les journalistes algériens dans les années 1990.
«Son cas n’est pas isolé», confirment les auteurs de la pétition. «Depuis que les Etats-Unis ont annoncé leur départ et la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans, des milliers de personnes vivent dans la peur et se cachent. Certains se sont accrochés à des avions sur le point de décoller dans une tentative désespérée de s’échapper, et des attentats à la bombe dévastateurs viennent de tuer des dizaines de personnes à l’aéroport de Kaboul», rappellent-ils, nous faisant imaginer, par là même, ce qu’il allait advenir de l’Algérie en 1992 si l’armée n’avait pas arrêté le processus électoral qui allait enterrer la République.
«En janvier 2012, des journalistes, appuyés par des hommes politiques et des militants républicains avaient lancé une pétition contre Mourad Dhina, fondateur du Front islamique pour le djihad armé (FIDA), responsable de l’assassinat de centaines de journalistes, intellectuels, syndicalistes et personnalités politiques algériens.» Les signataires de la pétition demandaient que l’ancien chef terroriste, qui venait d’être arrêté en France, en exécution d’un mandat d’arrêt international émis par la justice algérienne et d’une notice rouge d’Interpol, réponde des crimes commis sous sa responsabilité. «Se disant docteur et chercheur, il pense induire en erreur l’opinion publique occidentale par ce subterfuge», mettaient-ils en garde.
«Son niveau universitaire, aussi élevé soit-il, ne signifie guère qu’il ne peut être un terroriste de grande envergure, à l’image de chef d’Al-Qaïda Aymen Zawahiri, qui est, lui aussi, un docteur», rappelaient les auteurs de la demande d’extradition, qui expliquaient que «le niveau universitaire des kamikazes d’Al-Qaïda ne les a pas empêchés de perpétrer les ignobles attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis». «Un terroriste reste un terroriste quel que soit son niveau d’instruction», insistaient-ils, en exprimant leur étonnement face au «refus systématique» des autorités suisses «d’exécuter les mandats d’arrêt internationaux et les demandes d’extradition formulées par la justice algérienne» et à «l’intérêt accordé par ces mêmes autorités à ce criminel qui vit aux dépens des contribuables suisses».
«Il ne reste qu’une seule explication : Mourad Dhina est un mercenaire chargé de salir l’image de marque de son pays et un élément de déstabilisation, sous couvert de la défense des droits humains», faisaient remarquer les signataires qui soulignaient que le terroriste Mourad Dhina «aurait pu bénéficier des mesures de clémence légales décidées par les autorités algériennes s’il n’avait pas de sang de centaines de victimes sur les mains, sans oublier les cargaisons d’armes et de munitions qu’il a fait parvenir au groupe terroriste sanguinaire GIA».
Les journalistes, intellectuels, syndicalistes, universitaires, hommes politiques et familles de victimes de ce terroriste, qui dirige l’organisation Rachad avec Larbi Zitout, exhortaient les autorités françaises «à le remettre à la justice algérienne qui doit lui garantir un procès juste et équitable pour les crimes commis» et signalaient que le concerné, «se réclamant défenseur acharné des droits de l’Homme, n’a jamais condamné les massacres collectifs commis en Algérie ou ailleurs».
M. K.
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