Le président de l’association algérienne des oulémas se soumet aux talibans
Par Mohamed K. – Le président de l’association islamiste des oulémas s’est fendu d’une tribune élogieuse à l’égard des hordes talibanes en Afghanistan dont il s’est félicité de la prise de pouvoir grâce à l’aide des Etats-Unis. Abderrazak Guessoum a fêté l’arrivée de cette organisation terroriste à Kaboul pendant que des centaines de milliers d’Afghans s’accrochent aux roues des avions américains pour s’extirper du pays fuyant le sort funeste qui leur sera réservé après le 31 août, dernier jour des opérations de rapatriement des ressortissants occidentaux et des Afghans ayant travaillé pour l’armée américaine.
Le président de l’association fondée par Abdelhamid Ibn Badis a qualifié les talibans de «soldats de Dieu», et c’est en prose, dans les colonnes d’Al-Baçâ’ir, qu’il les louange en les considérant comme des vainqueurs, feignant ignorer que ce sont les Américains qui leur ont offert les rênes et laissé un arsenal militaire dont même de grands pays européens ne disposent pas. Abderrazak Guessoum applaudit donc ceux-là mêmes qui, au milieu des années 1980, allaient former les futurs terroristes algériens de l’AIS et du GIA qui allaient prendre les armes et commettre les crimes abominables que leurs mentors afghans leur avaient appris à exécuter dans les grottes de Kandahar et Tora Bora.
C’est ce même Abderrazak Guessoum qui, en 2018, menait une campagne acharnée contre Nouria Benghabrit qui voulait sauver l’école algérienne des griffes des forces réactionnaires. Dans une interview accordée à une chaîne de télévision privée, il appelait à l’«éviction» de l’ancienne ministre de l’Education nationale au motif qu’elle aurait «échoué». Il accusait Benghabrit d’avoir préféré «travailler» avec des experts français et d’avoir totalement ignoré toutes les recommandations qu’il lui avait soumises lors d’une rencontre officielle en 2016, dans le cadre de la réforme du système éducatif. «Elle (la ministre) s’est retournée contre nous et, pendant ce temps, l’agression contre l’identité nationale s’est accentuée», avait-il soutenu.
Sans aller jusqu’à accuser Mme Benghabrit d’intelligence avec l’étranger, le chef de file des Oulémas jurait néanmoins de ne plus s’asseoir avec elle. «Nous avons essuyé de sèvres critiques lors de la première rencontre mais, aujourd’hui, nous n’accepterons de la rencontrer que si elle s’engage à mettre en œuvre ce que nous lui avions proposé au départ», entonnait-il, voulant ainsi imposer à l’ancienne ministre un programme semblable à celui des talibans en Afghanistan.
Le président de l’Association des oulémas fut le premier à s’attaquer à l’ancienne ministre de l’Education suite à l’affaire de la prière à l’école. Dans un communiqué rendu public à l’époque, Guessoum jugeait que «la manière dont les questions de religion et d’identité sont traitées par les responsables est inacceptable». Sans vouloir déclencher les hostilités avec les autorités, le porte-voix des Oulémas ajoutera : «Il n’y a rien qui atteste de l’existence de directives écrites interdisant la prière à l’intérieur des établissements scolaires mais il apparaît clair que l’identité et les constantes de l’Algérie sont depuis des décennies la cible d’une campagne féroce.»
L’Etat réagira-t-il à ce soutien assumé du président d’une association de droit algérien aux talibans, lequel s’apparente clairement à de l’apologie du terrorisme ?
M. K.
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