Sources marocaines : le roi va sacrifier Bourita pour se réconcilier avec Alger
Par Kamel M. – Des sources marocaines croient savoir que le roi Mohammed VI s’apprêterait à sacrifier Nasser Bourita pour tenter un rapprochement avec l’Algérie après le coup de massue qu’il a reçu suite à l’annonce inattendue par Alger de la décision de rompre les relations diplomatiques avec l’«ennemi classique» de l’Ouest et la résiliation du contrat de gaz qui prive le Maroc d’une manne financière importante et de cette ressource naturelle quasi gracieusement.
C’est à son ami Aziz Akhanouche, qui vient de remporter une large victoire aux législatives, que le roi du Maroc compterait s’appuyer pour entamer une opération de charme en direction du voisin de l’Est, agacé par les provocations récurrentes devenues au fil du temps une menace sérieuse sur la sécurité et la stabilité de l’Algérie. Le richissime homme d’affaires marocain devrait, indique-t-on encore, suppléer le prochain chef de la diplomatie dans le dossier algérien qui lui serait confié pour tenter de recoller les morceaux. Insuffisant, répondent des sources algériennes sollicitées par Algeriepatriotique. «Il est trop tard pour revenir en arrière», assurent-elles. «L’Algérie a fait preuve d’une grande patience mais le régime de Rabat semble avoir pris cela pour une faiblesse», notent nos sources.
Quid du représentant du Maroc aux Nations unies, celui par qui la crise est venue ? Mohammed VI sacrifiera-t-il également l’inamovible ambassadeur dont la longévité au poste new-yorkais fait grincer des dents au sein même du ministère marocain des Affaires étrangères où des cadres et des ambassadeurs moins bien lotis s’interrogent sur les dessous de cette macrobie ? Connu pour sa haine viscérale pour l’Algérie, Omar Hilale constitue la pierre d’achoppement, avec son ministre actuel, qui empêche toute entente entre les deux pays voisins. Son départ pourrait être présenté comme un gage de bonne volonté par le Makhzen, mais la réponse d’Alger est connue d’avance.
En effet, une source diplomatique algérienne proche du dossier avait expliqué à Algeriepatriotique que Ramtane Lamamra «a répondu au voisin chérifien par une guerre encore plus intelligente, plus propre et plus subtile, en même temps». Sur ce sujet, notre source a recensé vingt-huit occurrences de déclarations officielles marocaines provocatrices. «Au-delà des propos mielleux contenus dans le discours du roi, Rabat oublie qu’Alger attend toujours des clarifications sur la dernière dérive onusienne du royaume à l’encontre de l’Algérie. Or, Mohammed VI n’en dit mot», rappelait notre source, selon laquelle, «pour le moment, nous constatons que notre pays est visé par une campagne orchestrée avec assez de ruses malsaines par un voisin encombrant dont la haine est devenue historique».
«Notre ministre, Ramtane Lamamra, grand spécialiste de la communication, sait pertinemment que la réponse algérienne sera symétrique, en termes d’intelligence, de pertinence, de subtilité et de cruauté», soulignait notre source, qui précisait que «cette guerre algérienne sera, toutefois, éthique et objective». «Sur le fond du problème qui envenime les relations bilatérales, les responsables marocains, à court d’arguments, n’ont rien trouvé de mieux que de s’attaquer à l’Algérie en portant des accusations gratuites et en s’efforçant de l’impliquer en tant que protagoniste dans le conflit du Sahara Occidental», relevait notre source, pour laquelle «la stratégie à mettre en place doit être implacable, sans pitié».
«Un retour à la situation antérieure est absolument exclu dans le présent et dans l’avenir», assurait notre source qui soulignait que l’Algérie refusait «l’idée réductrice et superficielle de médiation» car celle-ci «ignore la gravité des responsabilités du Maroc dans la dégradation chronique des relations bilatérales et occulte délibérément l’ampleur des dommages politiques et moraux causés par les faits et les méfaits cautionnés par les différents cercles marocains».
K. M.
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