Amar Belani recadre sévèrement l’ambassadeur du Makhzen à Genève
Par Kamel M. – L’envoyé spécial auprès du ministre des Affaires étrangères pour le Sahara Occidental et le Maghreb a réagi aux propos de l’ambassadeur du Maroc à Genève sur le prétendu soutien du Hezbollah au Front Polisario. «L’étoffe de certains diplomates marocains est un tissu de mensonges qu’ils tricotent inlassablement, notamment lorsqu’ils sont acculés par les appels pressants émanant des groupes de soutien à la cause juste du peuple du Sahara Occidental», a, en effet, affirmé Amar Belani dans une déclaration à Algeriepatriotique.
«L’ambassadeur marocain tout comme son prédécesseur sont des stakhanovistes de la manipulation grossière», a ironisé l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, en expliquant que ces derniers «sont passés maîtres dans l’art de recycler les mensonges éhontés de leur ministre qui avait inventé de toutes pièces, en mai 2018, la fable grotesque des instructeurs du Hezbollah». «Celle-ci, a-t-il ajouté, avait été déconstruite et démentie dans les faits». «L’on se souvient que le royaume du Maroc était à la recherche d’un prétexte pour annoncer la rupture des relations diplomatiques avec un pays du Moyen-Orient et engranger ainsi des dividendes auprès de certains partenaires régionaux et extrarégionaux», a rappelé le diplomate.
Amar Belani attire l’attention du Makhzen sur le fait que «la corde du mensonge est courte», que les propos de l’ambassadeur marocain «sont sans intérêt» et que la mobilisation à Genève «va prendre de l’ampleur pour dénoncer la répression, les violations méthodiques et délibérées des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental».
La réaction de l’envoyé spécial coïncide avec une campagne mondiale menée par le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits humains au Sahara Occidental. Une campagne inaugurée par une conférence de presse animée par Gianfranco Fattorini, co-coordinateur du groupe en question, et la juriste Tone Sorfonn Moe et pendant laquelle les conférenciers ont lancé un appel urgent à la communauté internationale pour protéger les défenseurs des droits de l’Homme, les journalistes et les prisonniers politiques sahraouis «dont la vie est en danger en raison de la brutale campagne de répression lancée par le Maroc après la reprise du conflit armé au Sahara Occidental en novembre dernier».
«Alors que les Sahraouis ont été longtemps négligés par les acteurs internationaux, y compris les membres du Conseil de sécurité de l’ONU et du Conseil des droits de l’Homme, dont les obligations incluent la protection des peuples sous occupation, la campagne exhorte ces derniers et d’autres décideurs à agir immédiatement et efficacement pour mettre fin aux abus» du régime marocain, s’inquiète cette ONG qui dénonce «l’interdiction quasi totale par le Maroc des observateurs internationaux des droits humains et des médias, ainsi que l’absence de mandat relatif aux droits humains de la Mission de maintien de la paix des Nations unies au Sahara Occidental». Ce qui, selon le groupe, a «enhardi les autorités marocaines à perpétrer des violations systématiques et flagrantes des droits humains sans crainte apparente des conséquences».
La campagne pro-sahraouie prévoit des manifestations dans le monde entier devant les institutions internationales. «Le Maroc doit savoir qu’il ne peut pas continuer à violer les lois internationales humanitaires et les droits de l’Homme en toute impunité», avertit le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits humains au Sahara Occidental.
K. M.
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