Une première au Maroc : des médias du Makhzen critiquent le roi Mohammed VI
Par Kamel M. – Nous en savons un peu plus sur le faux prix décerné par un organisme «européen» fantoche au roi du Maroc. Il s’agit d’une grotesque manipulation savamment orchestrée par les services secrets marocains qui ont voulu redorer le blason d’un Mohammed VI en pleine déconfiture. Le site Yabiladi, réputé proche du régime, a révélé les dessous de cette mascarade et en a dévoilé tous les subterfuges, à commencer par les sites créés en même temps pour distiller la propagande du palais. Une opération pilotée par un journaliste franco-marocain répondant au nom de Mohamed Ouamoussi dont les agissements confinent à l’escroquerie.
Mais, par-delà la mascarade du faux prix de la paix «octroyé» au roi du Maroc, ce sont ces attaques contre le monarque émanant de médias réputés appartenant au Makhzen qui interrogent. Le renversement de Mohammed VI est-il en cours ? On sait que le prince héritier a été préparé à une succession précoce à son père malade et moins enclin aux affaires politiques qu’aux alcôves et aux achats compulsifs de châteaux et de montres de luxe – il s’en est fait voler trente-six en 2018. Une guerre interne a même éclaté au sein de la famille, le fils cadet de Hassan II ayant, semble-t-il, été pris d’une envie soudaine de s’emparer du trône.
Tout le monde sait que l’avenir de la monarchie au Maroc se décide à Paris. La France a-t-elle estimé qu’il était grand temps de lâcher l’encombrant Mohammed VI dont le maintien à la tête d’un Maroc au bord de l’implosion représente désormais une menace pour toute la région ? A l’intérieur du royaume, la misère s’étend et la colère gronde, tandis que la mèche mal éteinte de la révolte rifaine menace de reprendre à tout moment. Les ambitions séparatistes se font de plus en plus menaçantes pour cette création du général du protectorat français Hubert Lyautey, et les animosités que le Makhzen s’est attirées de toutes parts n’arrangent pas les affaires de la France officielle qui ne veut surtout pas perdre son territoire d’outre-mer qui lui sert à la fois pour l’exploitation de ses richesses minières mais aussi pour les nuits rouges à Marrakech.
Des échos qui nous parviennent de Rabat laissent entendre qu’une guerre larvée oppose les services secrets de «sa majesté» et que les échecs répétés de la diplomatie marocaine ainsi que les sanctions sévères prises par l’Algérie voisine qui a décidé de rompre ses relations diplomatiques et de fermer son espace aérien aux avions battant pavillon marocain, qu’ils soient militaires ou civils, ont sérieusement ébranlé les véritables tenants du pouvoir qui comptabilisent les maladresses du roi et de son ministre des Affaires étrangères qui ont fini par isoler le Maroc. La France seule ne peut pas faire face au reste des membres de l’Union européenne qui ont fait corps avec l’Espagne lors de l’agression caractérisée dont elle a été l’objet en juin dernier lorsque 10 000 Marocains ont été poussés à envahir l’enclave de Ceuta et perdre son partenaire algérien dans ce contexte de précarité énergétique en Europe.
Quoi qu’il en soit, quelque chose se prépare contre Mohammed VI qui, soit abdiquera le trône à son fils unique, soit sera poussé vers la porte de sortie en invoquant des problèmes de santé. Mais ce n’est pas pour autant que le Maroc entrera dans une nouvelle ère qui ne sera effective que lorsque les républicains, de plus de plus nombreux, auront débarrassé le Maroc de sa monarchie moyenâgeuse.
K. M.
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