Le monodrame «Saha l’Artiste» au festival international de Budapest
Le monodrame, «Saha l’Artiste», une immersion dans l’univers de la création artistique soumise aux règles impitoyables des sociétés de consommation, prend part au Festival international de théâtre de Budapest (Hongrie), prévu du 25 septembre au 6 octobre 2021, lit-on sur l’APS.
Ecrit et mis en scène par le dramaturge Omar Fetmouche, «Saha l’Artiste», spectacle de 60 mn, sera conduit le 30 septembre sur les planches du Théâtre national de Budapest par le comédien, Ahcène Azazni, soutenu par le musicien Amar cherifi.
Selon des spectateurs qui ont vu le spectacle à Alger, ce monodrame est une «nouvelle forme de spectacles, qui mêle le théâtre à la musique dans une fusion des genres intéressante», ce qui a permis, ont-ils ajouté, «une plus grande proximité avec le public et rendu le message plus accessible».
Le spectacle raconte l’histoire d’un violoniste, à qui manquait un fil à son instrument, et qui se rend vite compte que tous les magasins de musique qu’il connaissait ont été transformés en «fast-food», dans une société de consommation «délabrée», où le «souci du gain facile», règne en maître absolu.
Dans un environnement hostile à toute créativité artistique où il est impossible de trouver une corde de violon, le musicien décide alors de quitter le pays, et va, pour ce faire, voir «Moul el khit», un affairiste débrouillard détenant toutes les ficelles et pouvant contourner toutes sortes de problèmes pour lui procurer un visa.
De l’autre côté de la Méditerranée, l’artiste s’épanouit et trouve son compte, allant jusqu’à étudier la contre-basse, instrument qu’il a adopté et acheté sans son étui, se voyant, à son retour au pays, contraint de le faire transiter dans un cercueil, faisant croire que c’est la dépouille de sa femme, une française qu’il avait épousé et réussi à convertir à l’Islam.
Interprétant pas moins d’une quinzaine de personnages, Ahcène Azazni va user de tous ses talents de comédien pour surmonter les difficultés d’un tel exercice, auquel se livrera également, à un degré moindre, Amar Chérifi, chanteur chaâbi à la mandole, qui aura à reprendre en chanson, les moments forts de la trame, assurer les transitions, et donner à son instrument des élans de narrateur.
La corde manquante au violon révélera ainsi tous les maux de la société, permettant à Ahcène Azazni de poser avec brio, la problématique de «l’espace de créativité artistique et de production en Algérie». Le monodrame a été produit en 2019 par la Coopérative Théâtre Sindjab de Bordj-Ménaïel, en collaboration avec le Tna.
R. C.