L’Algérie va réduire de façon drastique ses liens commerciaux avec la France
Par Karim B. – L’Algérie prépare une série de sanctions à l’encontre de la France suite à la décision de cette dernière de réduire le nombre de visas de moitié aux ressortissants algériens et à la dernière déclaration d’Emmanuel Macron qui vise à créer une division au sommet de l’Etat. «Contrairement à ce que d’aucuns pourraient croire, la France est loin d’être en position de force en cas de bras de fer avec son ancienne colonie», expliquent des sources proches du dossier. «Les relations économiques et commerciales ont de tout temps été favorables au partenaire français qui a toujours tourné à son profit ce qu’on appelle faussement une coopération gagnant-gagnant», ajoutent nos sources.
«Mais ce que la France croit être un avantage s’avère un point faible, en réalité, car il suffit que l’Algérie ferme son marché pour que la neuvième puissance mondiale perde au change, d’autant plus que la situation économique mondiale n’arrange pas les affaires de ce pays qui vit de son tourisme, de son agriculture et de ses industries. Or, il aura suffi d’une pandémie pour que soit mise à nu la fragilité du système économique français», soulignent nos sources, qui rappellent que «le gouvernement français a dû emprunter auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour pouvoir faire face aux effets de la crise sanitaire mondiale, augmentant ainsi sa dette déjà abyssale».
«Contrairement à l’Algérie qui peut diversifier ses fournisseurs à l’aise et qui peut trouver d’autres débouchés à son gaz et à son pétrole, la France peine à gagner des clients, que ce soit pour ses produits agricoles, face à la rude concurrence espagnole, ou pour ses armes coûteuses et moins efficaces que leurs équivalentes russes, par exemple, et qui n’équipent, in fine, que l’armée française, forcée, par nationalisme économique, de se doter d’armements fabriqués en France en dépit de leur efficacité toute relative», précisent encore nos sources. Pour nos sources, «provoquer l’Algérie ainsi, au point de pousser cette dernière à rappeler son ambassadeur à Paris, équivaut à scier la branche sur laquelle on est assis, tant la première puissance d’Afrique du Nord est l’appui sans lequel toute lutte contre le terrorisme transfrontalier et le crime organisé est sans résultat».
«Le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France était dans l’air», estiment nos sources, qui font remarquer que la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, suivie de l’interdiction de l’espace aérien algérien aux aéronefs battant pavillon marocain ou immatriculés au Maroc et d’une manœuvre maritime d’envergure dans les eaux territoriales ouest du pays, «était déjà un message chiffré en direction de la France qui représente, désormais, depuis que le Maroc a signé le pacte de soumission à Israël, le troisième élément d’un triptyque menaçant pour la stabilité et la sécurité de l’Algérie». «Tout indique que Paris, Rabat et Tel-Aviv sont de mèche, même si les Français tentent de finasser en jouant plusieurs cordes en simultané, comme dans le cas des excuses présentées aux harkis tout en rendant hommage aux victimes des rafles parisiennes criminelles d’Octobre 1961», poursuivent nos sources.
La réaction de la France à la décision de l’Algérie de rappeler son ambassadeur est connue d’avance. Elle sera une répétition machinale des innombrables autres bravades nuancées par un appel du pensionnaire de l’Elysée au président Tebboune, pendant lequel il réitérera «la volonté de la France de maintenir des relations amicales et apaisées avec l’Algérie». «Jusque-là, l’Algérie a traité la France comme un adulte considère un impubère qui chiale après chaque gauloiserie et qui fait des siennes avant même que sa première puérilité soit pardonnée», concluent nos sources qui voient dans ce comportement de la France «une preuve de l’impéritie de sa classe politique qui est en train de reléguer l’ancienne cinquième puissance mondiale à une place plus proche du tiers-monde que des pays émergents et les Français commencent sérieusement à s’en ressentir».
K. B.
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