Hollande, Sarkozy, Macron : ces présidents qui ont clochardisé la démocratie à la française
Une contribution du Dr Abderrahmane Cherfouh – Les propos malveillants de Macron, jugés indignes d’un président de la République, qu’il a tenus envers l’Algérie ont causé une onde de choc et provoqué un tollé général parmi l’ensemble de la population algérienne et des forces vives de la nation et lui ont valu d’acerbes critiques de la part de nombreux intellectuels algériens qui n’y sont pas allés de main morte pour le fustiger et le remettre à sa vraie place, en n’hésitant pas à lui donner une vraie leçon d’histoire et l’obligation de respecter la mémoire des millions de martyrs algériens victimes de la France coloniale. Ceci, sans oublier, bien entendu, la réplique foudroyante d’Alger qui n’a pas hésité à rappeler son ambassadeur et à fermer son espace aérien aux avions militaires français.
Mais tel un mauvais élève, Macron persiste et signe. Mais si on examine les faits tels qu’ils se sont présentés, que vaut vraiment la parole d’un Président français de nos jours et quelle crédibilité accorder à quelqu’un qui est tombé bien bas en prenant comme modèle l’idéologie de l’extrême-droite qui prône l’exclusion, le racisme, la xénophobie et toutes les autres dérives contraires à la Déclaration des droits de l’Homme et ce en tenant un discours racoleur pour essayer de berner quelques esprits bornés et haineux afin d’engranger quelques voix qui risquent de peser lourd dans la balance le jour du décompte des voix ? Et il n’est un secret pour personne qu’une grande partie de l’électorat de l’extrême-droite est séduite et adhère totalement à ces idéologies nauséabondes, répugnantes et fascistes.
Or, on sait que depuis l’ère Sarkozy, la fonction présidentielle française a perdu de sa superbe et de son prestige. Les quinquennats de Sarkozy et de Hollande, les deux Présidents français qui ont précédé Macron, furent émaillés de scandales à répétition, à caractère sexuel et des histoires de femmes qui ont fait les choux gras de la presse française et mondiale. Sarkozy piqua la femme de son meilleur ami, Jacques Martin ; Hollande, en tant que président de la République, n’avait pas hésité à aller rejoindre en cachette sa dulcinée en moto en se déguisant pour ne pas être reconnu, jusqu’à Macron lui-même qui piqua son ancienne professeur à son mari et quand il fut soupçonné d’avoir des relations extraconjugales avec Benalla, son ancien responsable de sécurité, il a jugé utile de démentir en déclarant publiquement que Benalla n’est pas son amant. Ce qui suscita le courroux de sa femme qui n’a pas apprécié et cela sans oublier Dominique Strauss Kahn qui était pressenti pour succéder à Sarkozy et son histoire avec Aminatou, la femme de ménage guinéenne dans un hôtel à New York.
Ces faits avérés et ces comportements scandaleux ont fini par clochardiser et détériorer les qualités de la démocratie à la française allant jusqu’à ternir et dégrader l’image de la fonction présidentielle française. Le processus électoral français lui-même et la démocratie à la française laissent à désirer et sont souvent caractérisés par une absence totale d’éthique et de morale. Pour engranger des voix et essayer de gagner une élection, les politiciens de pacotille n’hésitent pas à vendre leur âme. Il n’y a plus aucune règle à respecter, aucun processus, ni principes à suivre à la loyale. Il fut un temps où les candidats, leurs stratèges et conseillers affutent leurs armes afin de convaincre les électeurs à voter pour eux, en présentant des programmes préparés très rigoureusement, très sérieux, peaufinés dans de grands laboratoires pour travailler pour le bien-être de leurs citoyens, en engageant leur honneur et leur réputation pour ne pas les décevoir.
De nos jours, depuis l’avènement des réseaux sociaux et de la prééminence du rôle de l’image, il n’y a de la place que pour les menteurs, les fourbes, les opportunistes. Les égocentristes, les escrocs, les cas pathologiques et les racistes, à l’image de Trump, de Sarkozy, qui fut rattrapé par la justice pour corruption et trafic d’influence, et pourquoi pas de Macron et il ne faut pas hésiter à le dire. «Il vaut mieux perdre une élection que perdre son âme», avait dit un jour Michel Noir, ancien ministre français.
Ceci dit, la banalisation des idées xénophobes en France est un phénomène qui tend à se généraliser dans un pays qui se veut la référence et le modèle à suivre en termes de démocrate. Pourtant, la réalité est tout autre. Ça doit être ça le Nouveau Monde, la nouvelle France où Zemmour est vu de plus en plus comme un nouvel héros du franc-parler et un acteur de premier plan de l’extrême-droite.
Plus rien ne nous étonne alors de la part de la France, pays où fut adoptée par l’Assemblée des Nations unies la Déclaration universelle des droits de l’Homme et qui reproche à l’Algérie d’avoir refusé de rapatrier ses ressortissants en instance d’être expulsés de France.
Pourtant, si on s’en remet à l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, c’est la France qui serait blâmable. «Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.» Ainsi qu’à l’article 14 : «Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations unies.»
Mais il faudrait ajouter autre chose, la majorité des immigrants en France ou ailleurs, bien entendu, proviennent de pays en guerre où la violence faisait partie de leur quotidien. C’est justement pour cela qu’ils sont réfugiés politiques et, avant cela, demandeurs d’asile. Si leur pays d’origine était sans violences, ni problèmes, ils ne seraient pas demandeurs d’asile.
Donc, tout ce qui se passe en France actuellement dépasse la raison et l’entendement et défie toute logique, à savoir l’installation de Zemmour dans un coin confortable de la scène politique française et sa percée fulgurante qui partage les observateurs entre inquiétude et dérision.
L’inquiétude vient de la réintroduction de la légitimité des discours racistes, de la mise en cause généalogique, de la distillation des thèmes de la provenance et du sang. La dérision vient du caractère de ce nouveau débarqué en France qui devrait faire preuve de plus de retenue vu le caractère récent de ses attaches à la France, lui qui se veut le porte-drapeau des valeurs de la «Nouvelle France» et se présente comme le nouveau champion de la France et le défenseur de sa langue, de sa culture, de son identité, des «qualités» qu’il s’est octroyées lui-même sans rougir, ni blêmir. Ce qui est triste et déshonorant pour la démocratie et pour la France, pays de Descartes, de Molière, de Zola, c’est de voir des têtes pensantes et de vraies intelligences succomber à ce genre de discours et nous permettent d’observer et de constater dans quelle mesure et jusqu’à quel degré certains hommes politiques français sont prêts à s’avilir dans la compromission et la soumission et de découvrir malheureusement une nouvelle France qu’on ne reconnaît plus, surgie du néant ou de nulle part, devenue le refuge des esprits revanchards, des mercenaires de la plume et de la parole, des parvenus, des xénophobes, des racistes, des liberticides, des partisans de l’exclusion et des discours identitaires.
Pour ce qui est de notre pays, il faudrait bien se rendre à l’évidence un jour et finir par comprendre. La France ne nous aime pas. Elle nous hait et nous méprise. La France aime notre pétrole, les corrompus et les nouveaux harkis qui se précipitent à aller investir et acheter des biens immobiliers chez elle.
N’empêche, le fait de diminuer le nombre de visas a dû secouer pas mal de monde en Algérie. La diminution du nombre des visas, c’est le cauchemar des oligarques et de leurs rejetons. Ça doit être un jour sombre pour eux. Parmi les quelque 60 000 bénéficiaires de visas octroyés durant le premier semestre 2021, il doit figurer un grand nombre de responsables politiques et de leurs familles. Et Macron sait de quoi il parle quand il cible ces responsables politiques. On aurait bien aimé que ce même Macron aille au bout de sa logique et nous dévoile les noms de ces responsables qui ont transféré des sommes colossales gagnées illicitement en Algérie et les ont placées dans les banques de son pays ou bien ils les ont investis en biens immobiliers ou sous diverses formes. Macron doit savoir que le problème de la fuite des capitaux n’est pas nouveau. Il doit connaître la liste de tous les corrompus algériens qui ont amassé des fortunes colossales. Pourquoi n’aide-t-il pas notre pays à récupérer cet argent volé au peuple ? Il y a des raisons suffisantes pour croire que la France encourage ces dirigeants véreux, qui n’ont d’Algériens que le nom, à investir en France. Les Bouchouareb, Ould-Kaddour et consorts ont bénéficié de toutes les facilités pour s’installer en France qui saura tirer profit de cet argent mal acquis. Bien entendu, ceci sans oublier de citer l’innommable tambourineur, ce traître et déchet de l’humanité Saïdani «hachakoum» «avec tous mes respects» et d’autres encore.
Je reste bien plus inquiet par ces dirigeants issus de cette partie du monde dite occidentale qui persévèrent à ne jamais se laver systématiquement les mains et la bouche quand ils s’adressent à des pays qu’ils ont colonisés et à qui ils ont fait tant de mal et qui continuent, toute honte bue, à souiller la mémoire de leurs héros et de leurs martyrs.
A. C.
(Canada)
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