Interrogations sur l’affaire des Algériens morts fauchés par un train en France
Par Mohamed K. – L’affaire des Algériens fauchés par un train, dont trois sont morts et un quatrième grièvement blessé, intrigue plus d’un. La façon dont les médias français se sont empressés de présenter ce malheureux événement n’a pas convaincu de nombreux observateurs qui n’ont pas manqué de faire le parallèle avec la crise qui caractérise les relations entre l’Algérie et la France et qui a commencé avec l’annonce du ministre français de l’Intérieur de la décision de son pays de réduire les visas accordés aux Algériens comme mesure de rétorsion contre le gouvernement algérien qui refuse de «coopérer» avec les autorités françaises pour faciliter l’extradition de plus de 7 000 sans-papiers.
«Cette histoire des malheureux jeunes Algériens écrasés par un train parce qu’ils dormaient sur les rails ne paraît pas logique car on ne dort pas sur un chemin de fer, même si on est complètement ivre», réagissent des sources algériennes qui estiment que «le plus logique serait de dormir sur le bas-côté, d’autant plus que les jeunes Algériens sont de moins en moins nombreux à s’adonner aux boissons alcoolisées». «Il reste deux possibilités : soit c’était un suicide, soit les victimes ont été attachées dans le but de les assassiner», ajoutent ces sources, qui rappellent que «des éléments de milices de l’extrême-droite ont été arrêtés sur les frontières avec l’Italie en train d’empêcher des migrants de passer en France». «Ces derniers pourraient être les auteurs de ce crime, surtout que ces pauvres jeunes avaient des papiers algériens sur eux.»
Il est légitime de se poser ces questions lorsque l’on sait qu’une vague sans précédent de racisme anti-algérien a été encouragée par les responsables politiques et les médias français qui ouvrent leurs colonnes et leurs micros à un Eric Zemmour plus que jamais adoubé par les identitaires français prêts à en découdre avec les ressortissants algériens installés en France, qu’ils soient en situation régulière ou qu’ils fassent partie des dizaines de milliers de sans-papiers qui ne représentent, pourtant, aucun danger pour la sécurité de la France, ces derniers vivant de la revente de tabac importé clandestinement ou du travail au noir quasi toléré pour les autres nationalités, notamment européennes – Portugais, Polonais, Roumains, etc.
Le président de l’observatoire contre l’islamophobie n’a eu de cesse de dénoncer cette complicité des politiciens français qui, à chaque rendez-vous électoral, font de l’acharnement contre les musulmans et plus particulièrement les Algériens un fonds de commerce pour braconner sur le terrain du Rassemblement national dont la présidente, Marine Le Pen, vient de suggérer à Emmanuel Macron et à son ministre de l’Intérieur, fier, il n’y a pas si longtemps, d’être le descendant d’un tirailleur algérien, d’«intervenir sur les transferts de fonds des Algériens ou Franco-Algériens si l’Algérie ne reprend pas ses indésirables». «Nous avons les moyens de nous faire respecter, nous sommes un grand pays : il est temps d’imposer ce respect», a-t-elle martelé sur la chaîne d’information en continu BFMTV.
L’Algérie va-t-elle exiger d’être associée à l’enquête sur la mort de ses ressortissants ?
M. K.
Comment (54)