Le régime criminel des Al-Saoud profère des menaces contre l’Algérie à l’ONU
Par Mohamed K. – C’est une menace claire que le représentant permanent de l’Arabie Saoudite aux Nations unies vient de proférer à l’endroit de l’Algérie. C’est la première fois que le régime des Al-Saoud fait preuve d’autant d’inimitié à l’égard de notre pays d’une façon aussi directe. Abordant le conflit du Sahara Occidental, le diplomate saoudien, qui s’exprimait au nom de son pays, a appelé l’Algérie, en évoquant «toutes les parties concernées», pour noyer son discours dans une démarche prétendument globale, à «faire preuve de sagesse et d’objectivité». L’avertissement à peine voilé de l’ambassadeur saoudien est précédé par un laïus dithyrambique à l’égard du régime marocain.
L’Arabie Saoudite ne parle plus de Sahara Occidental mais de Sahara «marocain» et se contredit en saluant les résolutions onusiennes sur la question et en applaudissant la désignation de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Stefan De Mistura. Une façon, estiment des sources proches du dossier, pour les Saoudiens de jouer sur les deux tableaux, en apportant leur soutien total au Makhzen dans sa politique coloniale tout en assurant leurs arrières afin de ne pas paraître comme allant à l’encontre de la légalité internationale. La menace dirigée vers l’Algérie devient encore plus explicite lorsqu’Abdallah Yahia Al-Mouallimi affirme que l’Arabie Saoudite «refuse toute atteinte aux intérêts supérieurs du royaume du Maroc frère et à sa souveraineté ou à son intégrité territoriale». «Jamais, depuis 1975, les Saoudiens n’ont tenu des propos pareils», notent nos sources qui expliquent ce revirement par un «sentiment de frustration» suite au refus par l’Algérie d’une médiation souhaitée par l’Arabie Saoudite dans la crise qui oppose notre pays au Maroc.
Cette charge des Saoudiens à l’encontre de l’Algérie intervient au moment où des sources médiatiques américaines indiquent que l’homme fort du régime saoudien a donné à ses interlocuteurs de la Maison-Blanche son accord de principe pour la normalisation avec Israël, dans le sillage des pactes d’allégeance à l’entité sioniste signés par les Emirats arabes unis, le Maroc et Bahreïn. «Laissez-moi un peu de temps», a répondu le sanguinaire Mohamed Ben Salman, commanditaire de l’assassinat de l’opposant saoudien Jamal Khashoggi, tué et décapité à l’intérieur du consulat général d’Arabie Saoudite à Istanbul. Malgré les preuves accablantes réunies par les différents services de sécurité qui ont enquêté dans ce crime barbare, le régime saoudien s’en est sorti indemne, jouissant d’une impunité totale achetée à coup de milliards de dollars en achats d’armements et autres pacotilles.
Au début de l’invasion du Yémen par les troupes saoudiennes, appuyées par les armées de pays arabes soumis à l’hégémonie de Riyad, dont celle du Maroc notamment, le régime saoudien avait commis un acte d’hostilité d’une extrême gravité en empêchant un avion d’Air Algérie d’atterrir à Sanaa pour rapatrier des concitoyens et des ressortissants d’autres pays pris dans le tourbillon de la guerre et bloqués sur place. Notre ministère des Affaires étrangères a, pourtant, jusqu’à ce casus belli déclaré à partir de la tribune new-yorkaise, fait montre d’une attitude mesurée.
Depuis lors, la perception algérienne des relations avec certains pays «frères» et «amis» a changé radicalement. Le temps de la conciliation est révolu et les chambardements géostratégiques poussent l’Algérie à affirmer sa détermination à se défendre par tous les moyens en sa possession face aux nouvelles alliances dangereuses qui se trament dans son voisinage immédiat et aux soutiens que le Maroc obtient pour tenter de neutraliser le seul pays du front du refus toujours fidèle à ses principes et encore debout.
M. K.
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