L’Algérienne Khadija Aoudia première Franco-Maghrébine bâtonnier en France
Par Kamel M. – Maître Khadija Aoudia est en voie de devenir bâtonnier du Barreau de Nîmes, en France. Etant la seule candidate et les candidatures étant closes, elle sera donc automatiquement élue le 23 novembre prochain, devenant ainsi la première avocate franco-maghrébine à occuper cette fonction prestigieuse. Le Barreau de Nîmes compte 390 avocats qui seront représentés par la successeuse de Jacques Coudurier en décembre 2022, indiquent des médias locaux qui précisent qu’elle devra suivre une formation d’une année.
L’avocate de renom avait lancé un appel aux autorités judiciaires françaises, au début de la crise sanitaire mondiale, pour libérer les détenus qui ne présentaient aucun danger pour la société, au vu de la propagation exponentielle du Covid-19 dans les prisons. «Le coronavirus se propage au sein des établissements pénitentiaires sans qu’aucune mesure sanitaire ait été prise depuis le début de cette pandémie, exposant ainsi directement [les] personnes détenues à un risque certain de contamination, exposant [aussi] directement l’ensemble de l’administration pénitentiaire, de l’administration judiciaire et de l’ensemble des auxiliaires de justice au même risque de contamination», avait-elle alerté.
«Alors même que l’ONU et l’OMS exhortaient les Etats à libérer massivement les prisonniers, aucune mesure en ce sens n’a été prise alors qu’il en va de l’évitement d’une catastrophe sanitaire», avait regretté l’avocate des frères Mohamed, les deux membres des Groupes de légitime défense (GLD) durant la décennie noire, acquittés grâce au travail remarquable de la juriste nîmoise qui s’était tournée vers le pouvoir judiciaire pour, avait-elle expliqué, contourner l’«irresponsabilité» et l’«inertie» du pouvoir exécutif, en appelant à son «devoir d’humanité pour pallier les carences gouvernementales».
Dans une interview à Algeriepatriotique, Maître Khadija Aoudia était revenue sur le verdict prononcé par la justice française dans l’affaire des frères Mohamed, en pointant un «procès politique inavoué, instrumentalisé par ceux qui avaient intérêt à jeter l’opprobre à l’endroit des patriotes, des membres du GLD et de l’armée algérienne». «Dans l’ombre, j’ai mené un combat judiciaire pour faire condamner l’Etat français. Je déplore le fait qu’en 2004 la presse nationale française, qui avait lynché les frères Mohamed, qui avait dénoncé la politique du qui tue qui, qui titrait leurs articles La guerre sale, faisant référence à la décennie sanguinaire, n’avait pas jugé utile d’informer les Français du non-lieu dont avaient bénéficié les frères Mohamed», s’indignait-elle, en dénonçant le fait que les plaignants étant des anciens membres ou partisans du GIA ait été passé sous silence.
La justice française «doit tirer une leçon d’humilité de cette affaire», avait-elle conclu, en évoquant une «jurisprudence en faveur de tous ceux qui ont lutté contre le terrorisme en Algérie».
K. M.
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