Rupture par l’Algérie du contrat gazier avec le Maroc : ce qu’en pense Israël
Par Nabil D. – Aucune réaction officielle en Israël suite à l’arrêt, depuis ce lundi zéro heure, de l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien via le gazoduc traversant le territoire marocain. Cependant, les médias israéliens sont nombreux à suivre cet épisode dans les relations tumultueuses entre l’Algérie et le vassal maghrébin de Tel-Aviv. Les autorités israéliennes adoptent la même attitude prudente que celle qui avait suivi la furtive reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental par l’administration Trump. Rabat, qui attendait que l’Etat hébreu en fasse de même, a été surpris par le maintien par l’ancien Premier ministre, Benyamin Netanyahou, du trait séparant le Maroc et la République sahraouie sur une carte ostensiblement exposée dans son bureau.
C’est à travers des intervenants israéliens et marocains que l’entité sioniste essaye de vendre les mêmes arguments que les médias français, tous défavorables à l’Algérie, considérée comme un pays qui «se recroqueville sur lui-même», «s’enferme», «n’est pas au diapason des changements géopolitiques qui s’opèrent autour de lui», face à un Maroc auquel il est attribué un bon point parce qu’il «suit la bonne voie». «Si tel était le cas, interrogent des observateurs, pourquoi les Etats-Unis ont-ils fait machine arrière et annulé l’ouverture d’un consulat américain dans la ville sahraouie occupée de Dakhla et arrêté les financements dédiés au soutien à l’armée marocaine ?»
Les «experts» marocains choisis par i24 sont tous pro-Makhzen. La chaîne israélienne francophone, financée en grande partie par le lobby sioniste en France, a donné la parole à un «journaliste marocain» qui voit une «crise sociale profonde chez le voisin de l’Est» et occulte les manifestations qui avaient cours au moment même de son intervention en direct. Des manifestations qui touchent toutes les villes marocaines au regard de la détérioration du pouvoir d’achat d’une population qui frôle la famine en certains endroits du royaume.
Malgré le tapage médiatique qui a suivi l’annonce par l’Algérie de la non-reconduction du contrat du Gazoduc Maghreb-Europe (GME), l’Algérie a persévéré dans sa série de mesures de rétorsion sans aucunement se faire influencer par les multiples tentatives de certains pays d’interférer dans une crise provoquée par le régime belliqueux du Makhzen. Un refus qui s’est soldé par une attitude inamicale de l’Arabie Saoudite et du Qatar qui se sont convertis en «agents commerciaux» pour le compte de Mohammed VI en tentant de vendre à la communauté internationale le plan d’autonomie porté notamment par la France qui s’en fait l’avocat attitré au Conseil de sécurité de l’ONU.
Le Maroc passe son premier jour sans gaz naturel algérien. On attend de voir comment les alliés du régime dictatorial de Rabat vont agir pour sortir leur protégé de la situation délicate dans laquelle il s’est mis. Pour le moment, le Makhzen tente de gagner du temps en faisant croire à la possibilité pour le Maroc d’acquérir le gaz algérien par le même gazoduc mais en sens inverse. «Encore une extravagance marocaine ! » ironisent des sources algériennes.
N. D.
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