Les trois Algériens seront vengés : le Maroc n’a pas retenu la leçon d’Amgala
Par Kamel M. – L’assassinat des trois ressortissants algériens ne restera pas impuni. Message clair de l’Algérie au régime de Rabat qui devra s’attendre à une réaction féroce suite à cette déclaration de guerre. Le Maroc a franchi un pas supplémentaire dans ses provocations, cherchant ainsi à mettre le feu aux poudres et embraser toute la région et ne tirant pas la leçon de l’affaire d’Amgala, dans le milieu des années 1970, lorsque le défunt Houari Boumediene ordonna de donner une raclée mémorable à l’armée marocaine qui venait de tuer des soldats algériens.
L’armée marocaine a vraisemblablement utilisé le même drone qui a servi à l’assassinat d’un haut gradé de l’armée sahraouie, avec l’assistance technique du Mossad israélien. L’enquête diligentée par les services de sécurité algériens fera la lumière sur les tenants et les aboutissants de cette agression caractérisée qui ne saurait rester sans un châtiment exemplaire de ses commanditaires.
Jusqu’où ira l’escalade ? «On n’est plus dans la gesticulation, il y a eu mort d’homme et cela appelle une riposte à la hauteur de ce crime abject», notent des sources algériennes, selon lesquelles «le Maroc s’empressera d’adopter l’attitude de Ponce Pilate en niant toute implication de son armée». «Pourtant, si la présidence de la République a clairement pointé du doigt la partie marocaine, cela signifie bien que les premiers éléments de l’enquête sont suffisamment révélateurs pour que le Makhzen soit ainsi accusé», ajoutent nos sources, qui précisent que «les autorités politiques, diplomatiques et militaires algériennes ne sont pas connues pour faire dans la précipitation et n’ont pas pour habitude de réagir à chaud, la preuve en est que l’annonce de ce grave dérapage marocain n’a été faite qu’après avoir réuni des indices accablants».
Reste à savoir quelle sera la réaction algérienne face à ce casus belli. «L’Algérie détient plusieurs atouts entre ses mains et la solution militaire pourrait être envisagée pour la première fois depuis l’affaire d’Amgala en 1976», croient savoir nos sources, qui rappellent que les nombreuses manœuvres militaires exécutées par l’armée algérienne «sont loin d’être un coup de bluff, au regard de leur envergure et des choix tactiques effectués par le haut commandement de l’ANP». «Toutes les possibilités sont envisagées», soulignent nos sources qui n’excluent pas que l’attaque du convoi algérien ait été ordonnée par quelque haut gradé zélé sans en avoir référé au préalable aux autorités politiques du pays.
On se rappelle que l’ex-roi Hassan II ignorait jusqu’à la présence du fondateur du GIA, Abdelhak Layada, au Maroc, ses services secrets et son ministre de l’Intérieur de l’époque, Driss Basri, alors homme fort du régime, lui ayant caché avoir accueilli le chef terroriste algérien sur le territoire marocain d’où étaient commanditées des actions armées en Algérie. Repéré par le renseignement algérien, l’ancien ministre de la Défense nationale, le général à la retraite Khaled Nezzar, avait alors dû employer la manière forte pour obtenir des Marocains qu’ils remettent le criminel aux autorités algériennes. Hassan II avait essayé de monnayer son extradition en y mêlant le dossier sahraoui, ce que le général Nezzar avait rejeté d’une façon catégorique.
Nous saurons dans les heures et les jours à venir sur quoi débouchera cette nouvelle crise entre les deux pays qui a pris des proportions inquiétantes.
K. M.
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