Première visite d’Etat d’un président italien en Algérie depuis dix-huit ans
De Rome, Mourad Rouighi – La visite d’Etat qu’effectue le président de la République italienne Sergio Mattarella à partir de ce dimanche en Algérie intervient, selon les médias italiens, à point nommé. En effet, les relations bilatérales algéro-italiennes, a-t-on pu lire aujourd’hui, ont atteint un tel niveau depuis des années qu’un élan dans tous les domaines, fortement voulu par le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue italien, a fini par convaincre tant Alger que Rome d’en exploiter les potentialités autour d’un partenariat stratégique entre les deux pays, allant aussi vers une complémentarité des deux économies à tous les niveaux et dans divers secteurs.
D’un côté donc, l’Algérie, géant d’Afrique et acteur incontournable sur la scène de la Méditerranée, de l’autre l’Italie, membre fondateur de l’Union européenne et deuxième puissance industrielle du Vieux Continent. L’une décidée à diversifier son économie, par trop dépendante, selon ses experts, de ses revenus en hydrocarbures et désireuse de mettre en condition ses ressources humaines pour un développement durable et socialement inclusif. De l’autre, une économie tournant autour des PME-PMI, qui a besoin de synergies nouvelles pour mieux aborder les défis d’un monde en évolution et lorgnant sur la profondeur africaine de notre pays.
De fait, les relations économiques seront à coup sûr au centre de cette importante visite d’Etat, la première depuis dix-huit ans, qui agira, nous dit un entrepreneur parmi la centaine d’hommes d’affaires qui accompagneront le président italien, comme un tremplin vers le lancement de plusieurs projets de partenariat dans les domaines les plus divers.
Outre les hydrocarbures, où les deux locomotives Sonatrach et ENI continuent de renforcer leur partenariat, entamé dès l’indépendance, d’autres secteurs bénéficient de l’attention des deux gouvernements, l’agroalimentaire, l’industrie automobile, le Groupe Stellantis (Fiat) réfléchirait de plus en plus à une plus grande présence en Algérie, sans oublier les infrastructures, le textile et la culture avec un grand C.
Ce dernier chapitre est pris très sérieusement en compte par les commissions de ce partenariat stratégique. En effet, l’Algérie compte sur l’Italie pour l’accompagner dans son chantier de préservation et mise en valeur de son riche patrimoine archéologique.
Et, à ce propos, le président Sergio Mattarella se rendra à Annaba pour visiter cette ville riche en histoire dont la fondation remonte à 3 000 ans et qui était connue par tous les géographes de l’Antiquité pour être le joyau des rois.
Il y sera accompagné par le Premier ministre, Aymen Benabderrahmane, et visitera les principaux monuments de la Cité des jujubiers.
Au plan des échanges commerciaux, les deux pays ont réalisé cette année un volume global avoisinant les 8 milliards d’euros et ce malgré les contraintes de la pandémie, l’Italie restant le premier client de l’Algérie et comptant parmi ses principaux fournisseurs.
Une visite, selon la presse italienne, entre pays amis et voisins, intentionnés à coopérer dans l’intérêt commun et à se concerter pour offrir des solutions aux problèmes de la région.
M. R.
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