Un vent de panique souffle sur le royaume du Maroc
Une contribution d’Ali Akika – Il faut vraiment ne plus être maître de ses nerfs et laisser éclater sa déception en s’adonnant à un acte de guerre contre des civils. Autant de signes à la fois de peur et d’impuissance que le Maroc a étalés publiquement à la suite de la réaction algérienne à l’agression marocaine qui se solda par la mort de trois civils. Une peur teintée de lâcheté que l’on devine à travers le communiqué du Maroc. Les milieux autorisés du palais, comme dirait Coluche, affirme que le Maroc ne se laissera pas entraîner dans la guerre. C’est le propre d’une catégorie de gens dont une partie du cerveau leur fait faire des conneries (oui, des conneries, je persiste et signe, c’est du bon français) et l’autre partie du cerveau clamant qu’elle est étrangère à l’acte en question (1).
Le Maroc est connu pour sa politique gribouille symbolisée par son ministre des Affaires étrangères Bourita. L’agression marocaine du 1er novembre 2021 renvoie à plusieurs symboles. Un Etat et son armée attaquent des civils, courageux mais pas téméraire. Il le fait le jour où son voisin et néanmoins «frère» fête l’anniversaire de sa révolution. La fourberie et l’hypocrisie de la monarchie se sont donné la main, à défaut de se faire entendre à la loyale. Les psychologues de sa communication du palais ont dû choisir la nature de leur cible et le jour de son exécution pour faire oublier la résolution 2602 du Conseil de sécurité. Bizarre et paradoxale attitude d’un roi alors que la presse marocaine se délectait de la victoire à l’ONU et annonça, cerise sur le gâteau, la reconnaissance de la «marocanité» du Sahara Occidental par la Colombie. Douche froide après le démenti de ce pays. Déception à l’encontre des médias du monde qui ont passé sous silence «la victoire» marocaine. Les milieux autorisés du palais espéraient que le nouvel envoyé de l’ONU, Staffan De Mistura, allait vite réunir les fameuses tables rondes de négociations. Ils apprennent que lesdites réunions ne sont que des mirages dans le désert, lieu par excellence des illusions perdues.
Le Polisario déclare que la résolution 2602 est le dernier clou du cercueil planté par le Conseil de sécurité. Quant à l’Algérie, elle a déjà fait savoir qu’elle n’est pas prête à jouer dans une mascarade clownesque. La «fête» du 30 octobre à l’ONU se transforma en cérémonie funèbre une fois les lampions éteints. En vérité, l’acte d’agression et l’assassinat des chauffeurs sont la réponse pour la fermeture à O heure le 1er novembre 2021 du gazoduc Algérie/Espagne. Sa machine de propagande a voulu faire croire que le gazoduc n’aurait aucun effet sur le Maroc et poussa même le ridicule en faisant dire à l’Union européenne que celle-ci n’admettrait pas de chantage. Ameuter des amis et les appeler à l’aide après avoir bombé le torse, un ami qui plus est participe au vol des richesses des Sahraouis. Le brigandage de l’UE appelé solidarité avec le «pauvre» Maroc ferait plutôt rire Sahraouis et Algériens…
Essayons de cerner ce que cache ou ce qui a motivé cet acte insensé sur des civils en territoire algérien. Est-ce l’intensification des opérations militaires du Polisario et la mort de dizaines de soldats marocains, informations parues sur certains sites ? Est-ce une provocation pour entraîner une réponse de l’Algérie et la faire passer pour un agresseur et un mauvais perdant à l’ONU ? Cette thèse n’est pas tirée par les cheveux quand j’ai entendu les perroquets pérorer à France 24. Tous ces perroquets ne font jamais allusion aux coups bas et infantiles du Maroc. Comme la débile sortie du représentant marocain à l’ONU qui déclara soutenir «l’indépendance du vaillant peuple kabyle». De leur tombe, les combattants de la Guerre de libération ont dû dire au petit roi, « on t’a sonné toi de venir em…der le pays qu’on a libéré alors que ton armée campe aux portes de Ceuta et Melilla au lieu de les libérer ? Armée pas même capable d’occuper l’îlot Persil que ladite armée a fui dès qu’une dizaine de gendarmes espagnols ont apparu à l’horizon, il y a à peine quelques années».
Si la provocation du Maroc a pour objet de sauver la face de la monarchie en prenant le risque de payer une facture comme à Amgala, grand bien lui fasse. Le Maroc a habitué le monde à sa manie de la fuite en avant. Si la provocation a été faite pour que des amis viennent au secours d’un monarque aux abois, le calcul est risqué. Rationnellement parlant, on ne voit personne venir mourir dans le désert du Maghreb et du Machrek pour sauver des féodaux qui se sont mis eux-mêmes dans les sables mouvants de l’histoire. Ah ces féodaux courageux pour s’attaquer au Liban et l’affamer, ou bien au Sahara Occidental, tenter d’effacer un peuple de sa terre. C’est raté, au Liban, en Palestine et au Sahara, il y a les peuples, meilleurs remparts où «nos» féodaux rescapés du moyen-âge vont se briser les os comme au Yémen et en Syrie.
A. A.
1- Au moment où j’écrivais cette phrase, il y avait son écho dans l’attitude et les paroles d’un certain professeur de droit dont je n’ai même pas envie de citer son nom. Il déblatérait sur France 24, à 18h15, le 3 novembre 2021. Il répondant à la question de la journaliste : que va faire le Maroc ? Réponse de notre «spécialiste» : le Maroc n’a pas intérêt à répondre à l’agression algérienne. Trois Algériens sont morts dans leur pays, dans leur camion, leur outil de travail et ledit préposé à l’intox cache l’identité des assassins des trois chauffeurs. Pareil mensonge éhonté et stupide ne le fait même pas rougir. Son vomi a été répandu sur le plateau d’une chaîne de télé diffusée dans le monde. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour gagner sa croute ou bien un titre de «gloire» pour sortir de l’anonymat ?
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