Comment l’interview de Tebboune au journal Der Spiegel est analysée à Paris
Par Houari A. – France 24 a commenté l’interview d’Abdelmadjid Tebboune au journal allemand Der Spiegel, considérant que le président algérien a adressé une série de messages à la France. «Le président Tebboune a adressé plusieurs messages à la France. D’abord, que l’Algérie est toujours en colère après les propos d’Emmanuel Macron dans lesquels il a remis en cause l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française», a indiqué l’éditorialiste de la chaîne d’information officielle française relevant du Quai d’Orsay.
«La colère de l’Algérie ne concerne pas spécifiquement le président Macron en ce que le président Tebboune a expliqué que ses déclarations reflétaient, en fait, une vieille animosité des gouvernants coloniaux, en affirmant qu’il sait que Macron est tout à fait loin de cette inimitié», a ajouté le journaliste de l’édition arabe de France 24, en soulignant que «le président algérien exempte Macron de cette haine coloniale et explique qu’il a tenu ces propos à des fins électoralistes».
«L’autre message du président algérien dans son interview est que la France doit d’abord payer le prix de son erreur si elle veut que les relations redeviennent normales», a poursuivi l’éditorialiste, en croyant déceler dans la réponse de Tebboune une volonté de reléguer le partenaire français à un rang secondaire et à ouvrir l’Algérie à d’autres coopérations pour casser une sorte d’hégémonie française sur l’économie algérienne.
«Le président Tebboune a laissé entendre que l’Allemagne pourrait avoir une place plus importante dans les relations de l’Algérie avec les pays occidentaux, ce qui signifie que la France n’est plus forcément le principal partenaire, d’où des projets en perspective, parmi lesquels la construction d’un grand hôpital à Alger et d’autres dans le secteur de l’énergie», a-t-il précisé.
«Les relations vont-elles demeurer ainsi ? Le président Tebboune a dit une chose de la plus haute importance, à savoir sa déclaration dans laquelle il a affirmé qu’il ne ferait pas le premier pas. Cela signifie que la réconciliation est possible et cela s’apparente même à un appel aux Français pour que ce soit eux qui fassent le premier pas», a fait remarquer l’intervenant, en ajoutant que «Tebboune a expliqué que s’il ne pouvait pas être le premier à tendre la main à la France, c’est parce qu’il perdrait les Algériens car ce n’est pas une affaire de président mais de nation».
H. A.
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