Facebook : lancement d’une pétition mondiale suite à de graves révélations
Par Farida O. – Avaaz a lancé une pétition internationale contre le réseau social le plus influent, Facebook, rebaptisé depuis peu Meta par son fondateur, l’Américain Mark Zuckerberg. L’initiative fait suite à la révélation par une lanceuse d’alerte de «documents secrets» dont le contenu «fait froid dans le dos». «Facebook savait que des trafiquants l’utilisaient pour réduire des femmes en esclavage sexuel. Elle savait servir à amplifier des appels à la violence contre les minorités. Et elle savait que ses systèmes dépubliaient moins d’1% des contenus violents», dénonce Avaaz, qui regrette que le réseau ait «continué à faire passer les profits avant les vies».
«Sans des lois efficaces cadrant ses activités, mensonges et haine continueront d’atteindre des millions de personnes sans le moindre garde-fou. Cela doit changer et aujourd’hui, c’est possible», lit-on dans le texte de la pétition, qui indique que «cette semaine, Frances Haugen témoigne devant les institutions européennes et le Sénat français». «Les projecteurs vont être braqués sur les géants du numérique. Grâce à nos enquêtes et rapports explosifs dans les médias, Avaaz sera présente au cœur des discussions. Et nous nous battrons de toutes nos forces pour remporter des lois qui protègent les citoyens et notre vie privée de la corrosion des réseaux sociaux», assure ce mouvement international qui signale, cependant, que «l’écrasante machine de lobbying des plateformes numériques s’est mise en branle».
Avaaz considère sa guerre contre les géants de l’Internet comme étant «un des plus importants». «A maintes reprises, nous avons vu quelles terribles conséquences les réseaux sociaux pouvaient avoir dans le monde réel. En Birmanie, les militaires ont transformé Facebook en un outil de nettoyage ethnique, répandant des discours de haine qui ont alimenté un bain de sang. En Palestine et en Israël, les mensonges viraux enflamment continuellement le conflit. Et en ce moment même, les réseaux niant en ligne la réalité du changement climatique font tout pour entacher les négociations sur le climat urgentes en cours à Glasgow», écrivent les initiateurs de la pétition mondiale dont le but est de faire voter des lois «capables de nous protéger».
Le mouvement appelle à «faire toute la lumière sur ces dérives et en informer les gouvernements qui élaborent les lois de demain», en menant et en publiant «davantage de rapports d’enquêtes exclusifs prouvant l’étendue des dommages causés par ces plateformes sur nos sociétés», en mettant sur pied des «communautés luttant contre la désinformation et la haine en ligne» et en démultipliant les efforts «auprès du Parlement européen et du Congrès américain […] pour qu’ils ne cèdent pas à la pression des géants du numérique».
«Il y a tant en jeu. Les réseaux sociaux érodent nos sociétés. Ils alimentent la haine et la division et sabotent les grandes luttes de notre génération, des droits humains au changement climatique, en passant par la santé mentale de nos enfants. C’est un combat que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre», alerte, enfin, Avaaz.
F. O.
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