France : la haine de l’Algérie carburant de tous les candidats à la présidentielle
Par Kamel M. – Tout le monde s’y met. La haine de l’Algérie constitue indéniablement le leitmotiv de la campagne électorale des candidats à la présidentielle de 2022 en France. A ce jeu, le président sortant ne pouvait être en reste et se devait de rallier la cohorte d’adversaires qui ont fait de la récalcitrante ancienne colonie LA cible par excellence dans la chasse effrénée aux voix de l’extrême-droite, transformée pour la circonstance en un puissant levier capable de trancher lors des joutes électorales qui ont commencé avant l’heure.
Fini le temps où les prétendants à la fonction suprême faisaient la queue devant le palais d’El-Mouradia pour solliciter le soutien d’Alger et un pourboire au passage. De Valérie Giscard d’Estaing à Emmanuel Macon, en passant par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Mitterrand et François Hollande, tous les candidats à la présidentielle ont foulé le sol algérien ou ont dépêché un représentant, porteurs d’une feuille de route comprenant un projet de deal, des promesses en cas de victoire et une estimation des besoins en numéraires. Maintenant que le puits a tari et que les nouveaux dirigeants ont décidé de passer outre cette «mauvaise habitude», les potentiels futurs pensionnaires de l’Elysée ont compris que casser de l’Algérien devrait compenser ce manque à gagner et «voler» les bulletins de vote des extrémistes de droite au couple Marine Le Pen-Eric Zemmour dont la cote ne cesse de monter face à un Macron adoubé par les richissimes Rothschild, déterminés à maintenir leur compassé poulain au 55, rue du Faubourg Saint-Honoré pour cinq autres années.
Pour ce faire, LREM, le mouvement créé pour le jeune candidat en 2017, vient de faire une acquisition pour la coquette somme de quarante millions d’euros, en guise de siège flambant neuf. Une manière de signifier aux adversaires teigneux de quel côté se trouve la puissance vraie, celle de l’argent que le prédécesseur d’Emmanuel Macron avait juré de combattre avant d’abdiquer et de se retirer de la course au bout de son mandat unique. Le heurtoir de la porte d’Alger n’est donc plus nécessaire pour le candidat dont le rôle sera d’écarter les postulants d’en face en faisant clinquer les écus. L’Algérie ne devient, dès lors, source de gain qu’à travers la diabolisation de ses millions de ressortissants, transformés, dans une course sans pitié au pouvoir, en combustible dont les braises ardentes sont censées faire se bousculer les adeptes de la «remigration» et de l’«épuration ethnique» portée par le «très français» Eric Zemmour au portillon des héritiers de la moribonde sarkozie. Ce qui inquiète évidemment la nouvelle gauche, inclinée à droite, incarnée par le président sortant, sa formation, son gouvernement et ses banquiers.
La surenchère anti-algérienne est appelée à aller crescendo jusqu’à ce que l’argent tranche à la place de l’urne. Alors, Emmanuel Macron, qui sera réélu, tendra à nouveau une main amicale à l’Algérie qui renverra son ambassadeur à Paris. Mais pas avant, croient savoir des sources proches du dossier.
K. M.
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