Un mini-Hirak chez Le Drian : ces tares «tiers-mondistes» qui minent France 24
Par Nabil D. – Une tempête souffle sur l’organe central du Quai d’Orsay. A France 24, organe de propagande officiel de la France, les journalistes dénoncent des tares qu’on croyait l’apanage des pays du tiers-monde. La grève au sein de la rédaction de cette chaîne donneuse de leçons a, en tout cas, révélé la face cachée de l’establishment français prompt à tenir un discours paternaliste à l’endroit de «ses» anciens territoires qui n’existent que «grâce» à la colonisation.
Au 80, rue Camille-Desmoulins, on crie au copinage. C’est que France 24 est constituée d’une poignée de privilégiés triés sur le volet, non pas sur la base des compétences, mais sur celle des relations et du réseautage. Le débrayage est reconductible et la chaîne risque de connaître son propre «printemps arabe» si les tenants de la décision politique dans ce pays qui se targue d’être la Mecque de la liberté et de la justice ne réagissent pas pour mettre fin à ces pratiques antidémocratiques.
Voici quelques années, des journalistes avaient alerté sur la présence au sein de ce média officiel d’un lobby marocain qui oriente sa ligne éditoriale dans un sens servant les intérêts du régime monarchique de Rabat. Cette orientation est, d’ailleurs, flagrante, France 24 se focalisant sur le moindre couac en Algérie, amplifié à l’envi pour camoufler les errements de Mohammed VI et de son Makhzen. C’est le cas, justement, en ce moment même où des millions de Marocains battent le pavé pour dénoncer les conditions de vie insupportables au Maroc, alors que le roi et sa clientèle accaparent le plus gros des richesses du pays, en association avec des hommes d’affaires – en général français –prédateurs.
France 24 s’est naturellement jointe à ses consœurs du groupe public France Télévision dont elle dépend pour se braquer sur l’Algérie, terre de toutes les malédictions, multipliant les reportages sur un pays à la dérive, qui a choisi le mauvais chemin, contrairement au Maroc qui «avance à pas de géant sur la voie du progrès», surtout depuis qu’il a officialisé son statut de vassal à l’Etat hébreu dont il escompte une aide militaire conséquente face au voisin «menaçant» de l’Est. Cette approche mensongère du conflit qui oppose Alger et Rabat est portée avec zèle par le média du Quai d’Orsay qui compte dans ses rangs un certain nombre de «correspondants» et d’«analystes» à Alger même d’où sont accréditées les thèses françaises d’une façon insidieuse telle qu’elles paraissent comme le résultat d’un travail journalistique neutre.
Voilà donc que toute cette duperie s’écroule comme un château de cartes à la faveur d’un mouvement de contestation interne qui met à nu la face immergée de cette machine créée en 2006 pour venir en renfort aux mastodontes arabes que sont Al-Jazeera et Al-Arabiya et dont l’alliance conduira, cinq années plus tard, à la dislocation de tous les Etats ennemis d’Israël. A l’exception d’un seul : l’Algérie qui continue de résister à la houle.
N. D.
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