L’obligé du Makhzen Jack Lang a voulu tendre un traquenard aux Palestiniens
Par Farida O. – Le directeur de l’Institut du monde arabe (IMA) a voulu tendre un traquenard aux artistes issus de la Palestine en les invitant à une manifestation à laquelle prennent part des invités «privilégiés» d’Israël. S’en est suivi une campagne de l’organisation antisioniste BDS qui a dénoncé cette entourloupe et le boycott des Palestiniens qui ont suivi l’exemple du judoka algérien Fethi Nourine qui, lors des Jeux olympiques de Tokyo, avait refusé d’affronter son homologue israélien, estimant que s’il se prenait à ce jeu, il reconnaîtrait de fait l’entité sioniste.
Des observateurs relèvent que Jack Lang a prémédité ce coup. Connu pour son penchant assumé pour le Maroc, le directeur de l’IMA, qui y tient les rênes depuis de longues années sans que quiconque ait pu le déboulonner, continue de susciter polémique sur polémique, d’aucuns s’interrogeant sur les objectifs réels assignés à cette institution financée par plusieurs Etats arabes, dont l’Algérie que des intellectuels algériens ont appelée à cesser de verser de l’argent à un organisme qui sert ouvertement les intérêts du régime monarchique de Rabat et dont le premier responsable affiche ostentatoirement sa collusion avec le Makhzen.
Le travail de lobbying des Marocains en France est d’une efficacité telle que plusieurs députés français, franco-marocains ou franco-israéliens ne cachent pas leur allégeance à Mohammed VI dont ils défendent bec et ongles la politique expansionniste, se mobilisant à chaque fois que le peuple marocain tente de recouvrer sa liberté pour détourner les regards de l’opinion publique française vers le voisin algérien, «fouteur de m…» dans la région.
Habitué à courber l’échine devant le CRIF et la LICRA qui l’ont sans doute propulsé à cette fonction confortable, Jack Lang s’exécutait illico, en décembre 2018, lorsque le lobby sioniste lui ordonna de retirer une affiche jugée hostile à Israël. En effet, indigné par un «photomontage» présentant le Premier ministre israélien de l’époque, Benyamin Netanyahou, la main maculée de sang pour l’illustration d’un article annonçant la tenue d’une conférence à l’IMA et ayant pour thème «Main basse sur Israël. Netanyahou ou la fin du rêve sioniste», Francis Kalifat lui avait immédiatement enjoint, en des termes abrupts, de retirer l’annonce et de «prendre les mesures qui s’imposent». Le président de l’IMA s’était alors exécuté le jour même.
Auparavant, Jack Lang confirmait son allégeance absolue au régime monarchique de Rabat au profit duquel il ne rate pas une occasion de faire la promotion. Un zèle expliqué qui trouverait son explication dans les factures salées impayées que l’ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand a laissées dans les hôtels luxueux de Marrakech. Pour marquer le 30e anniversaire de l’IMA, Jack Lang avait fait la part belle au Maroc, en indiquant que tout au long des semaines qui allaient suivre, différents événements allaient être organisés. Et quand, une année plus tard, une chanteuse sahraouie allait se produire à l’IMA, le sujet Lang l’annulera tout bonnement sur instruction du Makhzen.
Algeriepatriotique s’interrogeait en 2016 déjà sur l’apport de l’Algérie au financement de cette institution dont les activités sont quasi entièrement dédiées au Maroc depuis que Jack Lang a été nommé à sa tête. L’Institut est lui-même financé par les Etats arabes dont l’Algérie qui se retrouve donc, de ce fait, dans la position de bailleur de fonds de la propagande sur la «marocanité» du Sahara Occidental, ce qui est contraire aux efforts de notre pays visant à la décolonisation de ce territoire occupé. Plus grave, une source informée indiquait à notre site que l’Institut du monde arabe avait refusé de programmer dans ses différentes manifestations un film sur le héros de la Guerre de libération nationale, Mostefa Ben Boulaïd.
F. O.
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