La déduction hâtive des médias français après la déclaration de Tebboune
Par Kamel M. – «Vers un apaisement des tensions ?» s’interroge-t-on à Paris, après la déclaration d’Abdelmadjid Tebboune sur les relations entre l’Algérie et la France. Bien que le chef de l’Etat n’ait fait que réitérer une évidence, à savoir l’exigence par l’Algérie d’une relation équitable entre les deux pays, les médias officiels français se sont empressés de voir dans ces propos une main tendue pour une sorte de «réconciliation». «Le président algérien […] a prédit un retour à la normale des relations avec la France, à condition qu’elles se fassent sur une base d’égal à égal», lit-on dans la plupart des quotidiens parisiens reprenant l’agence officielle AFP.
Les médias français notent plus particulièrement une phrase prononcée par le président Tebboune dans son entretien télévisé de ce vendredi : «Nous n’accepterons pas qu’on nous impose quoi que ce soit» et «nous sommes d’accord pour qu’on traite l’un avec l’autre pour ne pas nuire aux intérêts de chaque partie, mais nous n’accepterons pas qu’on nous impose quoi que ce soit». La France est-elle prête à respecter ce préalable ? Rien n’est moins sûr lorsque l’on sait l’attitude paternaliste des responsables politiques français de tout bord qui multiplient les attaques contre l’Algérie, jusqu’à la communiste Marie-George Buffet qui s’est laissé aller à un soutien assumé aux visées séparatistes de Ferhat Mehenni dont elle soutient le mouvement, bien que classé organisation terroriste.
A vrai dire, il n’y a rien de nouveau dans ce qu’a déclaré le président de la République qui n’a fait que rappeler la condition sine qua non de l’Algérie pour un probable retour à la normale dans les relations avec l’ancienne puissance coloniale. Une source autorisée avait indiqué à Algeriepatriotique que le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris ne serait pas possible avant l’échéance électorale française de 2022 qu’Alger suit avec un intérêt soutenu. Des sources proches du dossier n’ont pas caché, d’ailleurs, que les autorités algériennes pourraient être conduites à apporter leur appui au locataire actuel de l’Elysée, en dépit de ses nombreux dérapages verbaux. En effet, face à la montée de l’extrême-droite, il n’y a pas d’autre choix que de composer avec le candidat dont l’élection serait la moins nocive à toute la région.
«Comment Alger pourrait-il considérer que tout est réglé et que la page pourrait être tournée d’un claquement de doigts alors qu’un quarteron d’agitateurs mènent une guerre acharnée contre l’Algérie et son armée au bénéfice du Maroc à partir du territoire français ?» s’étonne-t-on de ce côté-ci de la Méditerranée où la réaction des médias français est considérée comme une conclusion par trop précipitée.
K. M.
Comment (30)