Le général Abdelaziz Medjahed assène : «Nicolas Sarkozy est un criminel !»
Par Mohamed K. – «Ce que le criminel Nicolas Sarkozy a fait en Libye, où les intervenants sont nombreux, s’est répercuté sur toute l’Afrique. Les retombées de la crise libyenne n’ont pas touché uniquement la Libye, mais l’ensemble du continent et même au-delà», a affirmé le général à la retraite Abdelaziz Medjahed, en marge du séminaire africain sur la paix et la sécurité organisé à Oran. «La crise libyenne ne concerne pas que les Libyens eux-mêmes, notre souhait est que les Libyens s’élèvent et pensent à la Libye avant de se soucier des intérêts partisans», a ajouté l’ex-directeur de l’Institut des études stratégiques globales.
«L’expérience démocratique en Libye est à ses débuts, le nombre de candidats qui peut paraître élevé ne l’est pas en réalité. Dans les pays qui se prévalent de la démocratie, au début, c’étaient des centaines de prétendants qui présentaient leur candidature. Tout début est difficile», a ajouté le général à la retraite, qui se dit optimiste quant aux élections présidentielles libyennes qui doivent se tenir ce 24 décembre. «Je ne suis jamais pessimiste. Je crois en les peuples, je crois en les citoyens et les citoyens, quelles que soient les difficultés, quels que soient les problèmes, arrivent toujours à se hisser et à se transcender pour y faire face», a-t-il insisté, en estimant que «le niveau de conscience des peuples africains, qui progressent, s’élève sans cesse».
L’ancien conseiller aux questions de défense à la présidence de la République avait réagi à une attitude hostile de l’homme-lige de Washington, Paris et Abu Dhabi à l’égard de notre pays, en affirmant que «Khalifa Haftar est insignifiant pour l’Algérie», en expliquant que le feudataire des Emiratis «ne concerne que les autorités libyennes et les Libyens eux-mêmes». «Nous considérons qu’il n’est pas reconnu par la communauté internationale qui a décidé qu’il y avait en Libye une autorité légale dont le siège est à Tripoli», avait-il dit, en ajoutant : «Quant à cet individu, ni nous lui accordons quelque importance ni nous commentons ce qu’il dit, vu qu’il ne respecte pas la souveraineté des autorités reconnues sur le plan international.» «Il est hors champ et il ne mérite même pas qu’on lui réponde», avait asséné Abdelaziz Medjahed.
Pour camoufler son incapacité de marcher sur Tripoli, Haftar avait inventé une histoire d’incursion de l’armée algérienne sur le territoire libyen pour faire comprendre insidieusement que c’est l’Algérie qui, par son soutien politique et diplomatique assumé au gouvernement de Fayez Al-Sarraj, l’aurait privé d’une entrée triomphale dans la capitale. Du coup, le ton était donné pour se lancer frontalement contre l’Algérie.
La Libye est en proie à une guerre civile depuis le renversement et l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011. Paris tente, dix ans plus tard, de récupérer les dividendes de l’intervention militaire conduite par le binôme franco-britannique Sarkozy-Cameron, après que la Grande-Bretagne s’est retirée du bourbier libyen dans lequel la France l’avait entraînée. De nombreux observateurs et des responsables politiques libyens n’excluent pas le report de l’échéance électorale prévue dans moins d’un mois.
M. K.
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