L’OLP condamne la normalisation entre Israël et le Maroc : insuffisant pour Alger
Par Kamel M. – «L’OLP doit [alors] retirer au roi du Maroc la présidence du Comité El-Qods», ont réagi des sources proches du dossier marocain à Alger, suite à la dénonciation par l’organisation palestinienne de la normalisation entre le Maroc et Israël. A Alger, en effet, on estime que la simple dénonciation n’est pas suffisante. Les Palestiniens doivent agir de manière effective contre l’allégeance faite par Mohammed VI au régime raciste de Tel-Aviv qui continue d’occuper illégalement des territoires arabes entiers.
L’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) s’est élevée contre la signature d’un accord sécuritaire et militaire entre le Maroc et Israël, dans un communiqué rendu public ce vendredi. «Nous aurions souhaité que le Maroc, qui préside le Comité El-Qods, ne fasse pas ce pas dangereux dans le contexte des mesures racistes que l’Etat occupant prend à l’encontre du peuple palestinien, de son refus de se soumettre à tous les accords de paix et de son refus des négociations de paix et d’une solution à deux Etats», a, en effet, regretté le comité exécutif de l’OLP qui a également dénoncé «la politique du fait accompli en poursuivant la colonisation, l’expulsion des Palestiniens de leurs terres, l’annexion progressive de territoires palestiniens et l’atteinte à l’arabité et l’islamité d’El-Qods et de sa sainte mosquée».
L’OLP a exhorté le Maroc d’«abandonner» cet accord avec Israël, en soulignant que toute transgression de l’initiative de paix arabe qui stipule que toute normalisation avec l’entité sioniste exclut tant que les territoires palestiniens et arabes sont occupés «est inacceptable» et représente une «récompense» en faveur d’Israël. Le communiqué de l’organisation palestinienne a précédé une visite d’Etat que le président palestinien, Mahmoud Abbas, effectue en Algérie où il devra discuter avec son homologue, Abdelmadjid Tebboune, de l’évolution de la situation dans la région, à la lumière du pacte scellé par le Maroc avec l’Etat hébreu. Un pacte perçu par l’Algérie comme une sérieuse menace sur sa sécurité et son intégrité territoriale.
L’attitude palestinienne demeure ambiguë. Ce n’est pas un hasard si, en Algérie, des voix s’élèvent pour exiger une position stricte à l’égard des pays arabes qui simulent une adhésion totale à la cause pour la cause palestinienne mais qui, dans les faits, prouvent chaque jour un peu plus leur soumission aux puissances occidentales qui imposent un rapprochement avec le régime de Tel-Aviv sans que l’Autorité palestinienne et le Hamas ne fassent preuve de fermeté. Il en est ainsi du discours ambivalent des dirigeants islamistes à Gaza qui se sont rendus au Maroc au lendemain même de l’annonce par l’ancien président américain Donald Trump de la normalisation entre Rabat et Tel-Aviv, donnant ainsi l’impression de cautionner cette alliance contre nature.
Si Mahmoud Abbas a été invité à Alger sur fond de manœuvres géopolitiques malsaines, ce n’est certainement pas pour lui faire écouter les clichés rhétoriques. L’heure est grave, et l’Algérie ne compte pas se laisser faire.
K. M.
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