Jean-Yves Le Drian s’est «réjoui» du retour de Mohamed-Antar Daoud à Paris
De Paris, Ramdane Ahemouth – Emmanuel Macron a-t-il enfin compris l’impérieuse nécessité de rétablir les relations avec l’Algérie, qui doivent désormais être fondées, dit-on ici, sur de nouvelles bases, saines, respectueuses de la souveraineté de chacun ? C’est ce qui ressort notamment de l’interview accordée par Jean-Yves Le Drian, ce vendredi, à la chaîne d’information en continu BFM TV.
D’emblée, le ministre français des Affaires étrangères a confirmé le retour de l’ambassadeur d’Algérie à son poste à Paris. Il «s’est réjoui» du retour de l’ambassadeur d’Algérie en France. «C’est une bonne nouvelle», a-t-il dit, indiquant dans la foulée que ce retour est le fruit des échanges avec le président Tebboune à l’occasion de la visite-éclair qu’il a effectuée en Algérie, le 8 décembre dernier, une visite perçue alors comme une amorce de réconciliation entre la France et l’Algérie.
Jean-Yves Le Drian a rappelé dans une sorte de mea culpa que la France et l’Algérie ont eu «des malentendus au cours des derniers mois», affirmant par ailleurs qu’il y a «toujours eu, à un moment donné, des difficultés, mais nous avons pu les résoudre».
«Lors de ma visite à Alger, j’étais reçu par le président Tebboune. Nous sommes dans une volonté de relance du partenariat avec l’Algérie et nous avons une histoire commune faite de complexité et de souffrance. Il faut dépasser cela et reprendre ensemble le chemin des discussions», a affirmé le chef de la diplomatie française sur un ton résolu. «Les discussions, a-t-il encore ajouté, ont porté sur les questions migratoires, économiques, sur l’environnement de l’ensemble de la région que sur les enjeux méditerranéens».
Jean-Yves Le Drian conclut ainsi son propos : «Tout cela est très positif, je me réjouis que l’ambassadeur revienne à Paris. Cela va continuer ce travail en commun que nous avons interrompu à un moment donné, mais qui est en train de reprendre.»
A quelques encablures des élections présidentielles, Emmanuel Macron a compris et sait qu’il a fort à faire pour espérer un soutien franc, et non moins indispensable de l’Algérie. Le contexte dans lequel celles-ci interviennent, marqué par une montée fulgurante des courants d’extrême droite, appelle beaucoup de prudence et requiert des soutiens fiables et, surtout, désintéressés.
R. A.
Comment (25)