Un média israélien proclame : «L’Algérie se prépare à la guerre avec le Maroc»
Par Kamel M. – The Jerusalem Post affirme que «l’Algérie se prépare à la guerre contre le Maroc», qualifiant la réaction algérienne «face à la coopération militaire croissante entre Israël et l’armée marocaine» d’«anxiété aiguë» et de «paranoïa». «La tension monte chaque jour un peu plus entre l’Algérie et le Maroc, au point qu’on parle désormais de guerre entre les deux pays du Maghreb», poursuit le journal israélien, en se référant au quotidien français L’Opinion qui a cité «des sources proches de l’armée algérienne» selon lesquelles «l’Algérie ne veut pas la guerre avec le Maroc, mais elle est prête à la faire».
S’alignant naturellement sur les thèses marocaines, The Jerusalem Post, tout en faisant siennes les allégations marocaines sur une prétendue présence de militaires iraniens en Algérie et de l’armement du Front Polisario par le Hezbollah, avance que l’Algérie «est un foyer de rhétorique antisémite et anti-israélienne» et qu’elle «s’efforce de saper la normalisation diplomatique israélo-marocaine». Le journal rappelle les propos de l’ancien Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui «a déclaré à la suite de la percée négociée par les Etats-Unis en 2020 pour établir des relations entre le Maroc et Israël : il y a maintenant une volonté de l’entité sioniste de se rapprocher de nos frontières».
En novembre dernier, i24 News titrait «Le jeu dangereux de l’Algérie». Signé par le rédacteur en chef et présentateur du magazine Orient sur la chaîne franco-israélienne fondée par les tuteurs du paysage audiovisuel français, un éditorial reprenait la rhétorique marocaine qui voudrait que l’Algérie soit «isolée en interne et à l’international» et «multiplie les hostilités envers le Maroc».
Se faisant l’avocat du régime monarchique soumis de Rabat, l’organe central de l’Internationale sioniste écrivait : «Il ne se passe plus une semaine sans que l’Algérie ne pointe un doigt accusateur envers son voisin marocain. Après l’avoir privé de gaz juste avant l’hiver, voilà qu’Alger accuse à présent Rabat, sans la moindre preuve, d’avoir tué trois de ses ressortissants.» Mais, au grand dam du Makhzen, le journaliste mettait des pincettes quand il parlait du Sahara non pas marocain, mais en tant que «territoire au cœur des vives tensions entre les deux frères ennemis du Maghreb». Tout en volant au secours de Mohammed VI et André Azoulay, les Israéliens ne franchissent toujours pas la ligne rouge et continuent de tourner le dos à la revendication marocaine.
Pragmatiques, les Israéliens l’avouent, et leur aveu s’applique, même s’ils ne le disent pas franchement, à la question sahraouie : «Il y a rarement, en géopolitique, de hasard de calendrier», lisait-on dans l’article qui expliquait que «même si la relation entre Alger et Rabat n’a jamais été un long fleuve tranquille, la crise actuelle coïncide étrangement avec la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël et la reconnaissance par Washington de la marocanité du Sahara». Le mot «marocanité» était soigneusement coincé entre des guillemets lourds de sens. La chaîne israélienne n’ignore pas, et elle le rappelait, à juste titre, que cette alliance agace Alger qui «fulmine» et «dénonce l’arrivée de l’entité sioniste à ses frontières».
Tel-Aviv perçoit toute décision ou réaction de l’Algérie contre le voisin de l’Ouest comme une agression collatérale contre Israël. D’où ces articles et ces commentaires fébriles qui expriment la position officielle israélienne.
K. M.
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