Belani dénonce le sabotage du mandat de la Minurso par le régime de Rabat
Par Houari A. – Amar Belani a réitéré l’appel de l’Algérie pour la «mise en œuvre intégrale et sans entrave» du mandat de la Minurso au Sahara Occidental pour la rétablir dans ses trois fonctions initiales, à savoir la stabilisation de la situation sur le terrain, la communication indépendante de l’information à l’ONU et l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Il a, en outre, souligné la nécessité, comme n’a cessé de le répéter le secrétaire général de l’ONU lui-même, d’élargir le mandat de la Minurso à la surveillance indépendante des droits de l’Homme dans ce territoire occupé, à l’instar de l’ensemble des opérations de maintien de la paix.
Représentant le ministre des Affaires étrangères, l’envoyé spécial pour la question du Sahara Occidental et les pays du Maghreb s’exprimait lors des travaux de la session ministérielle de débat général entre le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et les membres africains du Conseil de sécurité des Nations unies (A3), tenue ce lundi 17 janvier, par visioconférence. Cette session, qui intervient au lendemain du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, tenu à Oran, du 2 au 4 décembre 2021, «s’inscrit dans le cadre des efforts visant à renforcer la concertation et la coopération entre le CPS et les nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, les A3, en vue de préparer une réponse solidaire et collective aux diverses menaces touchant à la sécurité et à la stabilité du continent».
Lors du débat général, l’envoyé spécial a notamment évoqué la question de la lutte contre le terrorisme et la criminalité dans la région du Sahel et dans l’Afrique de l’Ouest. A ce titre, et tout en soulignant le rôle central de notre pays et les efforts considérables qu’il n’a eu de cesse et continue de consentir dans ce domaine, notamment dans le cadre du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC), Amar Belani s’est félicité de l’initiative de l’Union africaine de mettre en place des missions africaines pour la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest.
«Cependant, a-t-il fait remarquer, cette initiative louable risque, non seulement de soulever l’épineuse question du financement, mais aussi de poser la difficile problématique de cohérence, de complémentarité et de coordination entre les différentes initiatives et mécanismes régionaux de l’Union africaine en la matière». Rappelant dans ce même sillage les conclusions du séminaire d’Oran qui «offrent un ensemble d’orientations à même de guider les Etats africains, notamment en ce qui concerne la nécessité d’adopter des approches intégrées et multidimensionnelles», il a indiqué qu’il serait «plus judicieux» d’inscrire la proposition de création de ces deux missions dans le cadre qu’offrent les mécanismes de l’Union africaine, tout en œuvrant à les parfaire et à les adapter aux besoins de chaque région. Il s’agit donc, a-t-il encore souligné, de mutualiser les efforts et de mobiliser les ressources et les capacités, y compris à travers le renforcement du Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) et de l’Unité de fusion et de liaison des pays du Sahel (UFL), basés tous les deux à Alger.
Abordant la question du soutien pour le renforcement des moyens et capacités sécuritaires des institutions régionales africaines, notamment dans la région sensible de l’Afrique centrale, l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles a rappelé que l’Algérie «plaide pour une réponse solidaire et collective s’inscrivant dans le cadre d’une approche globale et intégrée pour faire face à la diversification effrénée des menaces qui touchent à la stabilité et à la sécurité du continent africain».
Dans cet esprit, il a jugé «primordial» de parvenir à la «pleine opérationnalisation», non seulement dans la région de l’Afrique centrale, mais également à travers tout le continent, des mécanismes régionaux pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits afin d’assurer une présence effective de l’Union africaine en Afrique.
Intervenant, enfin, sur la question de la position africaine commune sur l’action du Conseil de sécurité des Nations unies sur l’insécurité induite par les changements climatiques, le représentant de l’Algérie a tenu à rappeler que le continent africain «demeure la première victime des changements climatiques, bien que n’étant pas responsable des émissions de gaz à effet de serre». «Les effets de ces changements sur l’aggravation des conflits et des crises sont patents dans plusieurs pays et régions d’Afrique», a-t-il alerté, tout en mettant en garde contre les risques d’instrumentalisation de la question de la sécurité climatique.
H. A.
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