Conflit majeur ?
Par Mrizek Sahraoui – S’achemine-t-on vers un conflit majeur lourd de conséquences en Europe, avec l’Ukraine comme théâtre des opérations ? C’est en tout cas la question qui domine l’actualité internationale depuis plusieurs semaines maintenant. En cause, les velléités expansionnistes des pays occidentaux qui s’emploient à étendre leur influence jusqu’aux frontières directes de la Russie. Russie qui voit là une logique intolérable, réclamant à juste titre la neutralité du voisin et ex-République soviétique, comme c’est le cas avec la Finlande.
L’élection de Joe Biden en 2020 avait fait naître l’espoir d’une nouvelle ère d’un monde en paix et d’une Amérique rassemblée, après un mandat chaotique de Donald Trump. Le prédécesseur qui a divisé les Américains et dont la politique étrangère avait été un véritable salmigondis de décisions et d’initiatives qui n’auront ni permis des solutions pérennes aux dossiers brûlants de politique étrangère, ni assuré durablement la stabilité internationale.
Vu des Américains, du camp démocrate notamment, le mandat Biden est pire qu’avant. Depuis l’étranger, c’est une grande désillusion, s’accordent à pointer des spécialistes de la politique américaine. Un bilan d’une année d’exercice du pouvoir de l’administration Biden englué par une sorte de procrastination et d’une incapacité d’action sur l’ensemble des sujets de l’heure.
A sa prise du pouvoir, Joe Biden avait dit à ses compatriotes : «Aujourd’hui, en ce jour de janvier, voici ce à quoi mon âme est pleinement attachée : rassembler l’Amérique (…).» Une année et plusieurs échecs politiques plus tard, les Etats-Unis sont plus que jamais divisés. Les Américains, même démocrates, ne croient pas du tout l’actuel locataire de la Maison-Blanche capable de sortir le pays du marasme contre lequel aucune solution n’est apportée.
Sur le plan de politique intérieure, Joe Biden a manifestement échoué sur toute la ligne. Désormais, il fait, de concert avec ses alliés occidentaux, peser une menace d’une guerre en Europe. Un conflit qui risque, selon les spécialistes de politique internationale, d’embraser le monde.
Des appels à la désescalade sont lancés par certains pays européens qui risquent de pâtir d’un conflit dont personne ne sous-estime les conséquences au moment où les Etats-Unis multiplient les actes de provocation. En effet, 8 500 soldats sont mis en état d’alerte, susceptibles d’être déployés en Europe dans le cadre de l’OTAN. Faut-il néanmoins rappeler que la Russie est une puissance nucléaire que «personne ne peut humilier !» met en garde à chaque fois Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe.
M. S.
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