La France s’échine à se débarrasser de son «FIS» légué par François Mitterrand
Par Abdelkader S. – La France officielle cherche désespérément la voie de l’islam du juste milieu effacée par le Parti socialiste sous la houlette de François Mitterrand dès le milieu des années 1980 au profit d’un salafisme dont l’ancien ministre de l’Intérieur durant la colonisation s’est servi pour déstabiliser l’Algérie. Lorsqu’Al-Qaïda faisait exploser les deux tours jumelles à New York, l’ancien recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, dénonçait déjà, dans un entretien à un journaliste algérien, l’islam des caves qui était largement toléré par les pouvoirs successifs français, sans que les mises en garde des responsables du culte musulman n’aient jamais été prises en considération par lâcheté ou par calculs bassement politiciens.
Dans une récente tribune parue dans Le Figaro, le juriste Amine El-Bahi écrit : «Il aura fallu un nouveau reportage [diffusé par M6, ndlr] pour montrer l’ampleur de la fracture économique et sociale à Roubaix, là où se trouvent les fondements du séparatisme islamiste enraciné dans plusieurs de nos quartiers. Je m’étonne de notre capacité à nous émouvoir collectivement d’une situation que nous connaissons depuis bien longtemps. Comme un certain nombre de citoyens, j’avais déjà alerté en 2016 sur la carence de l’Etat et la montée progressive de l’islam radical […]. Roubaix comme de nombreux territoires en France sont devenus le symbole de l’échec de l’Etat, incapable d’affirmer son autorité.» Cette ville du nord de la France n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, à travers toute la France où le salafisme a pu s’ancrer confortablement avec la bénédiction d’un Parti socialiste complice des crimes commis par les Groupes islamistes armés (GIA) en Algérie durant la décennie noire, leur offrant asile territorial, financements, assistance technique, couverture politique et médiatique.
Alors que la France d’Emmanuel Macron se débat dans des problèmes sociétaux inextricables, aggravés par une crise économique qui agrandit le fossé entre les différentes composantes de la société française, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, se retrouve soumis au diktat de la DGSE, le service du renseignement extérieur relevant d’un autre département, le Quai d’Orsay, qui conçoit l’architecture d’un nouvel «islam de France» sous la direction assumée de Louis-Xavier Thirode, spécialiste de la laïcité, assure-t-on Place Beauvau, conseiller pour les cultes et l’immigration et, surtout, concepteur du texte sur les séparatismes qui augurait l’éclatement du Conseil français du culte musulman (CFCM) et des institutions annexes, dont la mort programmée devrait survenir au courant de ce mois de février.
Proche de l’actuel recteur de la Grande Mosquée de Paris, il se dit qu’il est l’instigateur du coup d’Etat scientifique de janvier 2020. Mais, chemin faisant, Chems-Eddine Hafiz a vu sa cote s’écrouler auprès de la tête pensante de Darmanin, au point que le successeur de Dalil Boubakeur a dénoncé, dans un entretien à nos confrères du Soir d’Algérie, «certains» qui «ne veulent pas entendre la voix républicaine des musulmans» en France. Le voilà écarté du nouveau grand rassemblement que le gouvernement français va mettre en place en remplacement de tout ce qui existe actuellement. A sa place, c’est le recteur de la Grande Mosquée de Lyon qui fait figure de référence, aux côtés, nous apprend Le Figaro, d’imams, de personnalités du monde associatif et de chefs d’entreprise appelés, à l’évidence, à injecter de l’argent au succédané du CFCM divisé, héritage de Nicolas Sarkozy.
Le but de Macron à travers cette nouvelle instance baptisée «Forum de l’islam de France», et structurée par les services secrets, est de «contrecarrer les influences étrangères» et «structurer par le bas». «C’est un islam colonial que les autorités françaises cherchent à instaurer. Il appartient maintenant aux musulmans de faire entendre leur voix et dénoncer cette mascarade», réagit-on dans les milieux proches du culte musulman à Paris. Une nouvelle structure viendra, dès ce samedi, se greffer à la multitude de représentations officielles et officieuses d’une religion, la deuxième plus importante en France, qui donnent des insomnies aux dirigeants français pris entre le marteau d’un islamisme radical qui se propage d’une façon fulgurante d’année en année et d’une extrême-droite qui trouve dans ce dernier un terreau fertile qui lui fait gravir les marches de l’Elysée une à une face à ce que de nombreux Français qualifient de faiblesse de leur gouvernement face au «péril vert» et au «grand remplacement», deux thèmes clés dans le discours de campagne d’Eric Zemmour, Marine Le Pen et Valérie Pécresse.
A. S.
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